Un corps sous la lave : éléments perturbateurs

Événement

Projection rencontre

Mardi 9 janvier à 20h30
Un voyage âpre, aux images inoubliables

Ce sont des îles rocheuses, aux parois noires, aux arêtes dures. Une terre inhospitalière, où les plantes doivent rivaliser avec le vent et les embruns venus de la mer. Là, deux histoires : trois marins de Christophe Colomb, partis avec l’une des voiles du vaisseau, sont pris en chasse par d’autres compatriotes tandis qu’une femme cherche à amener sa sœur blessée auprès d’une guérisseuse.

Un corps sous la lave nous fait suivre ses personnages taiseux, marqués par la violence de la nature, mais surtout des hommes. Une traversée âpre, peu bavarde, qui prend peu à peu une dimension métaphysique.

SÉANCE SUIVIE D'UN ÉCHANGE AVEC LE DISTRIBUTEUR, MANUEL ATTALI (ED DISTRIBUTION)

LE MOT DES CINÉASTES

« Il est difficile de penser notre histoire sans voir apparaître la mort et sa danse macabre. Nous portons un passé lourd de violence et d’horreur qui guette sans cesse notre présent le plus immédiat. Mais ce poids ne doit pas occulter toutes les formes de résistance qui se sont élevées contre un ordre qui condamnait, et condamne encore à la misère. Pour faire ressurgir cette mémoire, pour montrer la coexistence de différentes époques sur un même plan, le cinéma nous semble idéal. C’est un médium intrinsèquement évocateur et spectral, qui peut habiter la frontière entre la réalité et son étrangeté, entre la veille et le sommeil. Ce que l’on voit à l’écran n’est jamais vraiment là, tout n’est que temps et mouvement. Une projection de nos peurs et de nos désirs. De par sa nature spectrale, le cinéma peut montrer les traces de l’absence. […] Le cinéma nous permet ainsi de révéler des problématiques et des blessures encore à vif ou latentes dans le magma incandescent qu’est la mémoire collective. La mémoire de nos personnages, de ceux qui ont été invisibilisés et enterrés par l’Histoire, doit être imaginée pour exister et rester vivante. Un corps sous la lave endosse une douleur issue de l’absence de ces corps, de ces mondes et de ces imaginaires que l’ordre colonial et patriarcal a cherché à éliminer. » - Helena Giron et Samuel Delgado

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