
Projection rencontre
Tijuana, ville frontière, ville monde où touristes en quête de sensations fortes et êtres luttant pour leur survie errent. Parmi eux, des femmes, que Jean-Charles Hue surnomme les Dames blanches, fantomatiques, évanescentes, mais qui sont aussi pleines d’une vie bouillonnante, d’histoires à raconter, d’expérience à partager.
Depuis quinze ans, Jean-Charles Hue se passionne pour Tijuana, cherchant à capter l’essence de ce lieu si particulier. S’il ne cache pas ce qu’il a de plus sordide, il émeut par les portraits complexes des hommes et des femmes dont il est parvenu à gagner la confiance, témoin attentif des vies qui se disent devant la caméra.
SUIVI D'UNE RENCONTRE AVEC LE RÉALISATEUR, JEAN-CHARLES HUE, ANIMÉE PAR LE RÉALISATEUR PHILIPPE FERNANDEZ
UN MOT SUR LE FLM
« Elles sont souvent habillées ou maquillées de blanc, comme un signe de retour à la virginité. Pour les gens de passage, ce sont des folles - et, bien sûr, la drogue les a généralement détruites. Mais les gens du quartier les respectent. D’une part, parce qu’elles représentent le possible devenir de beaucoup de gens là-bas. Elles sont vues comme des femmes qui ont chuté, mais qui ne sont plus dans le mal - d’ailleurs la plupart d’entre elles ne sont même plus en état de se droguer. Leur consommation passée a été telle que beaucoup d’entre elles vivent vraiment sur une autre planète. Elles sont généralement nourries et habillées par les pasteurs ou les gens du quartier, qu’elles ne peuvent pas quitter parce qu’elles ne connaissent rien d’autre. Disons qu’elles sont vues là-bas comme des quasi-divinités, si bien qu’on les respecte mais qu’on ne les regarde pas, parce qu’elles font peur. Ce qui m’a frappé la première fois, c’est que personne ne se retourne quand elles se donnent en spectacle. » - Jean-Charles Hue