Tout au long de son histoire, le Liban a été une terre de bouleversements. Pourtant, une chose subsiste, aussi enivrante que « toxique » : l’espoir. Pour mieux le comprendre, le cinéaste, journaliste et activiste de la culture Hip Hop Salim Saab interroge des femmes et des hommes sur leur vision de ce sentiment ténu et puissant, dressant ainsi le portrait sur plusieurs générations de son pays. Il a, pour cela, reçu le prix du meilleur documentaire au Festival international du court métrage de Tripoli au Liban.

PROJECTION SUIVIE D'UNE RENCONTRE AVEC LE CINÉASTE SALIM SAAB ET D'UN BUFFET LIBANAIS

LE MOT DU RÉALISATEUR

« J’ai interviewé différentes personnes qui ont vécu différents événements au Liban, que ce soit la révolte d’octobre 2019, que ce soit l’explosion et l’après-explosion du port de Beyrouth, ou bien même la guerre civile - j’ai interviewé mon propre père - et j’ai voulu en tirer des réponses : malgré les crises, malgré les guerres, comment est-ce qu’on peut garder espoir ? C’était un peu le fil conducteur du documentaire. […]

J’ai l’impression que notre relation à l’espoir est toxique. Je dresse un parallèle entre l’espoir au Liban et les couples toxiques qui s’aiment, se déchirent, se séparent, se réconcilient. Cette relation avec l’espoir au Liban est assez similaire. On garde espoir et puis on voit que la crise s’éternise, on perd espoir et puis, d’un coup, il y a un événement comme la révolte d’octobre, et là, on sent un vent d’unité, et on retrouve l’espoir. Puis le mouvement s’essouffle, et on perd espoir de nouveau. C’est un espoir toxique  »  - Salim Saab