Notre corps : Avant-première en présence de Claire Simon
Événement
Projection rencontre
Mardi 3 octobre à 19h30
Une avant-première exceptionnelle dans le cadre du ciné-club Tonnerre !
Le Luxy est heureux d’accueillir pour sa première édition ivryenne le ciné-club Tonnerre, présenté par Elvire Duvelle-Charles.
Salles obscures, éclairages féministes : le ciné-club d'Elvire Duvelle-Charles
C’est un secteur particulier de l’hôpital Tenon : celui qui soigne les problèmes propres aux femmes. Claire Simon pose sa caméra dans les chambres et les bureaux de ce lieu de vie et de mort, afin de filmer la « valse folle des destinées ». Notre corps n’est en rien un catalogue des maladies ou des problèmes traités à Tenon, mais une immersion pudique dans le quotidien de patientes et soignants et soignantes. Si Claire Simon parcourt le spectre des pathologies, c’est pour mieux dire la multiplicité des histoires, et interroger ainsi le rapport que chacune entretient avec son corps, face au savoir médical. Ce sont toutes ces trajectoires individuelles qui finissent par raconter notre société, dans les moments de solidarité ou de détresse.
CINÉ-CLUB TONNERRE : PROJECTION SUIVIE D'UNE RENCONTRE AVEC LA CINÉASTE CLAIRE SIMON ANIMÉE PAR ELVIRE DUVELLE-CHARLES
LE MOT DE LA RÉALISATRICE
"Même si je crois que c'est très clair, je tiens vraiment à préciser que ce n'est pas un film sur l'hôpital mais sur les patientes, et sur leurs corps. Il me semble que cela inverse le rapport habituel, où l'on se concentre plus sur l'institution. Lors de la découverte des rushes, même si les soignants ne sont pas niés – ce n'était en rien l'intention - ce fut un bonheur de constater que le film est tout le temps du côté des patientes. […]Ce que j'avais en tête était comme un leitmotiv : filmer le corps, filmer le corps des femmes. Il n'y avait que ça qui comptait pour moi. Les corps dans sa beauté, dans sa matérialité, dans sa singularité – c'est-à-dire l'absence de normes, de canons de beauté. […]Le parti pris de la mise en scène est donc de s'arrimer à ces corps. Ce n'est pas facile de filmer le corps à l'hôpital, parce qu'il est largement caché lors des opérations, des accouchements. Je voulais donc y aller franchement en matière de représentation : des seins, des actes de palpations de chair, des ventres, des peaux. Il s'agissait presque de se mettre du côté de la sculpture. Mais je n'ai pas l'impression de l'avoir fait brutalement, mais, au contraire, avec le plus d'amour possible. [...] Mon intention était aussi de filmer comment le langage se relie aux corps ; j’étais fascinée de voir que nommer menait à désigner, puis palper son propre corps. Surtout chez les médecins joignant le geste à la parole, comme lorsqu'un médecin pointe les ovaires en touchant le bas de son ventre d'homme. Le corps, la langue et la langue du corps, c'est ce qui m'intéressait. Pour ce qui est des rendez-vous et des consultations, ces face-à-face, je voulais filmer cela mais aussi circuler entre les corps, ça me semblait être le plus fidèle à l'intensité de ces moments, à l'écoute mutuelle qui est souvent extraordinaire. " Claire Simon