Vivre sa vie : Rencontre avec Bamchade Pourvali

Événement

Projection rencontre

Vendredi 22 septembre à 20h30
(Re)découvrez un grand classique du cinéma et son histoire !

« Il faut se prêter aux autres et se donner à soi-même ». Nana, provinciale désargentée montée à Paris, se prostitue.

Jean-Luc Godard raconte ce quotidien fait d’attentes et de rencontres. Interrogeant la prostitution presque sociologiquement, le cinéaste questionne une réalité qui a rarement été montrée avec tant de crudité. Il traite ainsi une thématique qui innervera tout son cinéma : le rapport entre le travail et la prostitution, qui ont en commun la mise à disposition d’un corps pour l’accomplissement d’une tâche. Mais cette réflexion est incarnée par Anna Karina, fille perdue, inoubliablement pure, le visage dégagé par sa coupe à la Louise Brooks. Filmant au plus près le visage de son actrice, Godard rend encore plus absolu son mystère et ses secrets.

SÉANCE SUIVIE D'UNE RENCONTRE AVEC BAMCHADE POURVALI, DOCTEUR EN CINÉMA ET SPÉCIALISTE DE GODARD

UN MOT SUR LE FILM

" Lorsque j’étais critique de films, je voulais à toute force convaincre, probablement parce que, ignorant des vrais problèmes qui se posent au cinéaste, je cherchais instinctivement à me convaincre d’abord moi-même que ceci était bon et que cela ne l’était pas.

La joie physique et la douleur physique que procurent certains moments de À bout de souffle et de Vivre sa vie, je ne chercherai jamais à les communiquer par l’écriture à ceux qui ne les ressentent pas.

L’irréalité totale, voulue ou non, de certains styles de cinéma est séduisante, mais installe un certain malaise. La réalité la plus forte nous séduit un moment, mais peut finalement nous laisser sur notre faim. Un film comme Vivre sa vie nous entraîne constamment aux limites de l’abstrait, puis aux limites du concret et c’est sans doute ce balancement qui crée l’émotion.

Le cinéma émouvant, voilà l’intérêt, voilà le passionnant, que cette émotion soit créée scientifiquement, comme chez Hitchcock et Bresson, ou naisse simplement de la communicative émotivité de l’artiste comme chez Rossellini et Godard.

Il y a des films que l’on admire et qui découragent : à quoi bon continuer après lui, etc. Ce ne sont pas les meilleurs, car les meilleurs donnent l’impression d’ouvrir des portes et aussi que le cinéma commence ou recommence avec eux. Vivre sa vie est de ceux-là." - François Truffaut, les Films de ma vie

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