Paula est une gamine espiègle et un peu sauvage, qui préfère passer sa journée à manger des yaourts ou à jouer avec son lapin plutôt que d’aller à l’école. Sa mère est au loin pour le travail, et son père, écrivain, lui propose de passer tous les deux l’été dans une maisonnette au bord d’un lac.
Le vert paradis de l’enfance perd de ses couleurs à mesure que l’automne arrive. La force de ce premier film est de montrer une enfant à la fois livrée à elle-même, et prisonnière de plus en plus de son père, qui perd pied avec la réalité. La nature, omniprésente, est tout autant un asile qu’une menace, à l’image de l’eau du lac qui, irrésistiblement, attire la jeune héroïne. Un récit initiatique entre le merveilleux et la peur, qui nous fait basculer du réalisme vers le conte, au côté d’une fillette étonnante.

PROJECTION SUIVIE D'UNE RENCONTRE AVEC LA RÉALISATRICE ANGELA OTTOBAH ET L'ACTRICE ALINE HELAN-BOUDON 

Tarif unique  3.5 euros

LE MOT DE LA CINÉASTE

"Chacun de mes projets commence avec des images, comme des tableaux dans lesquels je déploie des personnages. Très tôt j’ai vu la maison, la forêt, l’appartement. Les visions sont si nettes dans mon esprit que je ne suis jamais inquiète de les fabriquer. Je trouve toujours une façon de plier le réel pour que l’image y entre. C’est aussi pour cela que le film ne s’ancre jamais dans un lieu précis : il vient d’un territoire imaginaire, fictionnel, qui est aussi celui des contes. La maison est un piège comme celle de Hansel et Gretel (les personnages l’appellent d’ailleurs la “maison Kinder”). Le Joueur de flûte de Hamelin, avec cette idée de charmer jusqu’à la mort, était aussi une de mes références d’écriture. Ces marqueurs imaginaires donnent au récit la forme de souvenirs reconstitués : quand un enfant se souvient d’un lieu, les proportions, les couleurs ne sont pas les mêmes, la temporalité non plus." - Angela Ottobah