FERMER LES YEUX : un ciné thé qui rend hommage au cinéma

Événement

Ciné thé

Vendredi 25 août à 14h
Le ciné thé, vous connaissez ? Un film, des boissons chaudes, du papotage... et la place offerte si vos apportez un gâteau maison !

Un homme confie à un détective une mission : retrouver sa fille. Telle était l’histoire que racontait Miguel Garay dans un film, où le détective était interprété par l’acteur Julio Arenas. Mais Julio a disparu durant le tournage, et du film n’existent plus que quelques séquences. Vingt ans après, en acceptant de participer à une émission sur son ami, Miguel se replonge dans le passé.


Victor Erice est un cinéaste rare, trop rare. Son nouveau film a été accueilli avec enthousiasme à Cannes, et à juste titre. À 83 ans, cinquante ans après l’Esprit de la ruche, où il avait découvert Ana Torrent, dont la présence dans le film ne peut qu’émouvoir, Victor Erice raconte une nouvelle histoire de fantômes, d’esprits vivant auprès des hommes et que le cinéma, instrument magique, permet de faire revivre à l’infini.

" Mon impression est que, au-delà des détails de son argument, la fiction que le film va proposer au spectateur tourne autour de deux sujets intimement liés : l’identité et la mémoire. Mémoire de deux amis, qui un jour déjà lointain furent un acteur et un réalisateur. Au fil du temps, l’un d’eux l’a tout à fait perdue, au point qu’il ne sait plus ni qui il est, ni qui il a été ; l’autre, cherchant à oublier, et malgré avoir trouvé refuge dans un petit coin perdu, constate à nouveau qu’il la porte encore en lui avec son fardeau de douleur. Mémoire contenue aussi dans les dépôts de la télévision, un média qui représente comme aucun autre la pulsion contemporaine de transformer l’expérience humaine en archives. Mémoire enfin du Cinématographe : des copies gardées dans leurs cercueils de laiton, loin des salles qui l’ont vu naître, fantômes d’une histoire unique usurpée par l’Audiovisuel. Mémoire déjà longue, comme celle de celui qui écrit ces quelques lignes. Le récit surgit à mi-chemin du vécu et de ce qui a été imaginé. Comme pour tous mes films, on peut penser que le sujet a un rapport avec mes préoccupations et mes intérêts vitaux les plus intimes, ceux propres à une poétique où l’expérience du cinéma acquiert un rôle de premier plan. En ce sens, FERMER LES YEUX mettra en relation deux styles différents : celui du cinéma classique, avec son canon illusionniste, tant dans les atmosphères que les personnages; et un autre, chargé de réel, celui du cinéma moderne. Ou, en d’autres termes, deux types de récit : l’un qui raconte la vie moins comme elle était que comme elle devrait être ; et l’autre, à la dérive, contemporain, sans mémoire ni avenir certains." Victor Erice

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