
• L’AMOUR ET LES FORÊTS de Valérie Donzelli (1h45)
Tout commence comme dans un rêve. Une rencontre, une histoire d’amour qui commence, une vie à deux. En épousant Grégoire, et en le suivant, Blanche pense avoir tout réussi. Pourtant, elle se rend peu à peu compte que Grégoire peut être aussi inquiétant et dur qu’il est séduisant et attentif. Du roman éponyme de Éric Reinhardt, la réalisatrice Valérie Donzelli tire un film au climat de plus en plus tendu. Elle manie le suspense, faisant progressivement monter une sensation de malaise pour mieux dé- crire cette emprise de Grégoire sur Blanche. Mais si le film raconte bien un drame conjugal, il interroge aussi l’émancipation possible de cette femme, qui semble avoir tout pour être heureuse, et ne parvient pourtant pas à (re)trouver sa voix, étouffée pour mieux préserver les apparences.
Mercredi 14 à 17h30 • Dimanche 18 à 20h45
• JEANNE DIELMAN, 23, QUAI DU COMMERCE, 1080 BRUXELLES de Chantal Akerman (3h20)
Ce sont des gestes qui rythment le quotidien bien compartimenté de Jeanne. Un quotidien qu’un événement inattendu vient perturber.
On ne sait pas si Jeanne Dielman est le « meilleur film de tous les temps » , comme l’a décrété en 2022 la revue Sight and Sound. On sait en revanche que cette oeuvre exceptionnelle marque une date dans l’histoire du cinéma, en faisant intervenir une autre conception du temps à l’écran. Chantal Akerman innove en faisant de ce temps si quotidien, d’ordinaire exclu des écrans de cinéma, le sujet même de son film, et de l’aliénation consentie par son personnage une image du destin de nombreuses femmes.
Vendredi 16 à 14h30
• LA DERNIÈRE REINE de Damien Ounouri et Adila Bendimerad (1h50)
L’histoire de Zephira, indomptable reine des algériens. Ce qui subjugue par-dessus tout dans cette tragédie orientale, ce sont la grandeur et la force que portent les personnages féminins, coeurs palpitants dont le récit, entre histoire et légende, infuse encore aujourd’hui l’esprit du peuple algérien.
Vendredi 16 à 18h30
• L’ODEUR DU VENT de Hadi Mohaghegh (1h31- vo)
Une maison, perdue dans la campagne, se retrouve plongée dans l’obscurité. Un électricien va tout faire pour trouver la pièce manquante et réparer la panne, quitte à arpenter la région.
On connaît le talent du cinéma iranien à filmer les paysages si variés, ses routes sinueuses qui s’étendent à perte de vue ou ses collines vénérables. Nourri de l’influence du cinéma d’Abbas Kiarostami, l’Odeur du vent impressionne par son sens minutieux de la composition, les véritables tableaux vivants qui se livrent devant nos yeux. Mais la vie y est aussi bien présente, dans les bruits de la nature, le frémissement des arbres ou le murmure des feuilles. À travers cette quête quasi silencieuse, le film nous fait traverser sensoriellement un pays, à la rencontre de ses habitants.
Samedi 17 à 15h15
• GRAND PARIS de Martin Jauvat (1h12)
Leslie, jeune habitant de Chelles, en Seine et Marne, s’est vue confier une course par un dealer tout au bout de la ligne du RER B. Accompagné de son ami Renard, les deux garçons s’embarquent dans une aventure aux confins du Grand Paris !
Si Martin Jauvat cite volontiers la Haine dans sa liste d’inspirations, le premier long métrage de ce jeune réalisateur dresse là un portrait tendre de ces jeunes banlieusards, naïfs et enthousiastes philosophes, aventuriers de cette cité abandonnée qu’est la Grande Couronne. Dépeignant non sans ironie le projet du Grand Paris, il en ressort une comédie bariolée où les références, de Steven Spielberg à Quentin Dupieux, sont variées, où les punchlines fusent en tous sens, et où les variations de couleurs néons viennent contrebalancer des horizons gris béton.
Dimanche 18 à 19h30