
De Peter Yates, on connaît surtout Bullit. AvecTrois Milliards d’un coup, on découvre un film assez sec, à l’aspect quasi documentaire, dans une Londres animée. Une œuvre qui prouve que Peter Yates n’en était pas à son coup d’essai en matière de course-poursuite !
SÉANCE SUIVIE D'UNE RENCONTRE AVEC LE DISTRIBUTEUR MARC OLRY (LOST FILMS)
UN MOT SUR LE FILM
Après THE WICKER MAN (1973, Robin Hardy) il y a quelque temps, Lost Films remet en lumière un autre bijou du cinéma britannique, cette fois-ci à ranger aux côtés des trésors cachés et autres merveilles oubliées. Sorti en 1967, TROIS MILLIARDS D’UN COUP, plus sombrement titré ROBBERY (« cambriolage ») dans sa version originale, est le troisième film de Peter Yates, grâce auquel le cinéaste va acquérir une réputation internationale. Steve McQueen, impressionné par les séquences d’action qui rythment le film, convie Yates l’année suivante à réaliser à Hollywood BULLITT, dont on retient souvent l’inoubliable séquence de course-poursuite.
Or, cette dernière apparaît en germination dans TROIS MILLIARDS D’UN COUP – et non pas dans son dernier tiers, à la façon d’un climax qui enfoncerait le clou du spectacle, mais à son tout début ! Et quelle course-poursuite ! Échevelée, dingue, violente, spectaculaire : un authentique coup d’éclat qui introduit un récit fascinant, en perpétuelle réinvention de lui-même. Parfaitement moderne dans son traitement, le scénario de TROIS MILLIARDS D’UN COUP tient de la chronique criminelle plus que du thriller classique : réalisme sec, polyphonie éclatée, ellipses brutales… Tout en s’inspirant de l’authentique braquage du train Glasgow-Londres, Yates semble vouloir offrir une synthèse du cinéma d’action des années 1960 : recrutement d’un gang-commando, préparation du hold-up, évasion, attaque du train postal… Tout y est. Un braquage en règle, action et suspense garantis !
Nicolas Tellop (La Septième Obsession)