
Projection rencontre
Trois sœurs passent l’été dans un petit village du Liban, en 1958. Alors que les échos de la révolte grondent au loin, Layla, l’aînée, traverse un bouleversement intérieur qui met en branle l’équilibre de la famille.
Dans son premier long métrage, Carlos Chahine dresse autant le portrait d’une femme portée par un profond désir de liberté que celui d’une jeune nation tiraillée par ses tensions internes.
SUIVI D'UNE RENCONTRE AVEC LE RÉALISATEUR CARLOS CHAHINE ET D'UN POT DE L'AMITIÉ
LE MOT DU RÉALISATEUR
"J’ai quitté le Liban en 1975, à cause de la guerre, sans avoir choisi. Pendant très longtemps j’ai cherché où était ma place. J’avais un sentiment de frustration permanente, jusqu’au jour où je suis retourné au Liban. J’ai redécouvert ma terre natale et j’ai compris que si je n’avais pas complètement trouvé ma place en France, c’était à cause de cette sensation d’exil qui bouillait en moi, et que je n’avais jamais identifiée auparavant. Je ne me rendais pas compte de la puissance de ce mot : exil. Seul le cinéma m’a permis de raconter cela, de délivrer ma version de ce que c’est que d’appartenir à une autre région du monde que celle où l’on vit. [...]Je voulais que ça se passe pendant cette révolution de 1958. Le Liban était un très jeune pays, la république ne datait que de 1943. On est sorti de cette révolution de 58 en pensant que le Liban allait devenir le plus beau pays du monde. Je voulais que le film se passe à ce moment-là précisément, pour cristalliser les émotions de mes personnages. Les filles de la famille du film ont fui la ville pour se réfugier dans ce village caché, un endroit haut, isolé de tout, avec les échos au loin de la guerre. Dans des périodes instables comme celle-là, les barrières des comportements stéréotypés se fragilisent. On ose des choses qu’on n’oserait pas dans d’autres temps." - Carlos Chahine