CINÉ THÉ : L'Amour et les forêts de Valérie Donzelli

Événement

Ciné thé

Vendredi 2 juin à 14h
Le ciné thé, c'est une projection suivie d'une discussion autour d'un thé, d'un café, voire d'une part de gâteau. Car qui apporte sa pâtisserie maison se verra offrir sa place !

Tout commence comme dans un rêve. Une rencontre, une histoire d’amour qui commence, une vie à deux. En épousant Grégoire, et en le suivant, Blanche pense avoir tout réussi. Pourtant, elle se rend peu à peu compte que Grégoire peut être aussi inquiétant et dur qu’il est séduisant et attentif. Du roman éponyme de Éric Reinhardt, la réalisatrice Valérie Donzelli tire un film au climat de plus en plus tendu. Elle manie le suspense, faisant progressivement monter une sensation de malaise pour mieux dé- crire cette emprise de Grégoire sur Blanche. Mais si le film raconte bien un drame conjugal, il interroge aussi l’émancipation possible de cette femme, qui semble avoir tout pour être heureuse, et ne parvient pourtant pas à (re)trouver sa voix, étouffée pour mieux préserver les apparences.
 

UN MOT SUR LE FILM

Pour ce film j’ai senti que j’avais besoin de virginité et j’ai renouvelé mon équipe. Laurent a fait des films qui sont assez éloignés de moi, mais aussi L’ÉVÉNEMENT d’Audrey Diwan, qui est remarquablement cadré, tout à l’épaule. On s’est immédia- tement bien entendu, il est très doué, très instinctif et on se comprend vite. Sur le pla- teau, j’ai besoin d’un allié capable de réagir au quart de tour, parce que le temps est compté, et Laurent se prête au jeu avec enthousiasme. On a plein d’outils à portée de main pour s’en servir tout de suite quand une idée surgit ou pour trouver une solution visuelle à une question de mise en scène. On ose, on expérimente, on tente un truc et puis un autre, parfois une scène ne marche pas alors on essaie un filtre, un miroir, un reflet et puis clac, on trouve... C’est risqué de tout faire en direct, parce qu’on ne peut plus rien défaire en post-production. Mais ça permet d’attraper la vérité du moment, dans sa fraîcheur.

Le plateau doit vraiment être un endroit d’amusement, la fabrication doit être une joie, même si on tourne un mélodrame psychologique. Je ne me suis jamais sentie aussi libre qu’en tournant L’AMOUR ET LES FORÊTS, alors que c’est la première fois que je réalise un drame sans une seule scène de comédie. L’idée, c’est de faire feu de tout bois, mais jamais sur le dos des personnages, jamais contre l’émotion ou la vérité des personnages. Que ce soit réaliste sur les sentiments, mais pas sur l’écran. La stylisa- tion embrasse le sujet du film et en même temps le tient à distance. Elle dynamise une trame qui, au fond, est très simple, très classique, tout en crescendo. " Valérie Donzelli

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