LES ÂMES PERDUES

Événement
Jeudi 25 mai à 20h
Une plongée à la fois émouvante et glaçante dans l'enfer du régime de Bachar Al Assad.

En 2011, un officier déserte le gouvernement de Bachar Al Assad. Il emporte avec lui 27 000 clichés de civils, morts sous la torture. Ces images sont dévoilées au monde en 2014.

Les cinéastes livrent un récit aussi émouvant que glaçant de ces familles qui, grâce à la fuite de ces photographies, ont pu retrouver la trace de leurs proches bien souvent disparus sans un bruit. Filmant les démarches avec les avocats et le témoignage du déserteur, les cinéastes dénoncent les atrocités du régime syrien mais aussi l’incapacité des institutions européennes à rendre justice de ces crimes.

 

PROJECTION SUIVIE D'UNE RENCONTRE AVEC LE CORÉALISATEUR STÉPHANE MALTERRE

LE MOT DES CINÉASTES

En filmant on ne savait pas où on allait, c’est le temps qui a fait évoluer les histoires. Ce film raconte une tragédie. Elle évolue, passe de moments de désespoir en moments d’espoir, mais c’est une tragédie. Obeïda Dabbagh obtient une victoire incroyable : trois mandats d’arrêt contre trois des plus hauts dirigeants du régime. C’est une reconnaissance du crime. Mais il apprend aussi que son frère et son neveu ont été tués en détention. Et rien n’a été fait pour les sauver. Obeïda a mené ce combat tout seul avec son avocate. Les films sur les droits de l’homme sont généralement binaires, il y a les bons et les méchants. Dans ce film, c’est plus complexe, il y a la terreur exercée par Damas mais aussi le silence, de fait complice, du monde extérieur. » Stéphane Malterre

« Imposer ce silence est d’une certaine façon une victoire du régime. La Syrie est devenue un pays de silences, de vides et un pays d’absents. Obeïda et Amal connaissent le sort de leurs proches mais n’ont pas leurs corps. Comment qualifier ce régime ? Totalitaire, dictatorial aux tendances génocidaires ? Tout le monde a vu les images de destructions des villes, mais il y a les autres destructions, sous-jacentes, celles des torturés, des disparus et de leurs familles. Lorsqu’un survivant sort de détention où la torture l’a brisé, il n’est souvent plus que fragments. Comme les habitations détruites en fait. Sa vie ne sera plus jamais la même. Mazen al-Hamada disait tout le temps que sa tête était « scindée en deux », qu’il essayait de « lier les deux morceaux ». On pense qu’une fois le coup physique passé, la torture est finie. En fait, on pourrait presque dire qu’elle commence. Comme les disparitions forcées qui sont éternelles, tant que les familles ne connaissent pas le sort de leurs proches - est-il mort, vivant ? - et qu’elles n’ont pas récupéré les corps. C’est, je l’espère, ce que les spectateurs verront à travers ce film. » Garance Le Caisne

Retour en haut de page