PROJECTION RENCONTRE : À mon seul désir de Lucie Borleteau

Événement

Projection rencontre

Jeudi 6 avril à 20h15
Loin des clichés et des idées reçues, une plongée dans un club de strip tease et le quotidien de celles qui y travaillent

Au début du désir, il y a la curiosité. Qui n’a jamais rêvé, l’espace d’un instant, être celui ou celle qu’il n’est pas, et aller là où on ne l’attend pas ? C’est le cas d’une jeune thésarde discrète et fauchée, qui décide un beau jour de s’aventurer dans un club de strip-tease. Un univers haut en couleurs et en paillettes !

Dans le film de Lucie Borleteau, Aurore (c’est le nom de scène que choisit de s’attribuer le personnage principal, en référence à la Belle au bois dormant) tombe dans un club de strip-tease comme Alice tombe dans le terrier du lapin. Loin des représentations glauques souvent véhiculées dans les films, loin des clichés voyeuristes, elle y découvre un univers fait de bienveillance et de sororité, peuplé de femmes ambitieuses plutôt que de victimes.

PROJECTION SUIVIE D'UNE RENCONTRE AVEC LA RÉALISATRICE LUCIE BORLETEAU

LE MOT DE LA RÉALISATRICE

« L’idée que les femmes puissent avoir envie de mettre leur corps en représentation m’a toujours fascinée. Dans l’art en général, et le cinéma en particulier, le corps féminin a abondamment été utilisé comme élément d’envoûtement, comme produit d’appel, avec des variantes selon les époques. En tant que personnage, la strip-teaseuse est souvent présentée comme une victime, ou comme une ensorceleuse. Pour ma part, je souhaitais faire ressentir au spectateur ce que peut éprouver une jeune femme qui se lance dans le strip-tease. Car pour beaucoup - moi incluse -, cela reste un fantasme. Le film joue donc sans cesse entre conte et réalité, pour s’interroger sur notre rapport au désir, que l’on cherche à le susciter ou qu’il nous submerge. [...]

À mon seul désir est une ode à la liberté. Le personnage que nous suivons franchit les différentes limites auxquelles sont confrontées les travailleuses du sexe, sans être une victime – et sans pour autant dire que c’est la panacée, bien sûr. Au-delà de cette question, je crois à un monde où les femmes peuvent prendre tous les risques sans être punies pour cela. Je suis pour un féminisme pro-choix, polyphonique, complexe. Je n’ai pas de leçon à donner. L’art est là pour rendre compte de la complexité du réel et pour nous faire nous poser des questions, nous bousculer, et, le cas échéant, nous faire changer d’avis. Dans Fidelio, je filmais un groupe d’hommes avec une femme au milieu ; ici, un groupe de femmes est au cœur de mon dispositif. Cette sororité n’est pas un fantasme : je l’ai observée sur le terrain. [...] J’ai observé que dans ces endroits où l’on se met potentiellement en danger, une vraie solidarité opère. Il y a aussi beaucoup d’amusement, d’encouragements entre femmes, bien plus que de concurrence entre elles, qui sont d’âges, de milieux sociaux et d’origines variés. » -  Lucie Borleteau

Retour en haut de page