PROJECTION RENCONTRE : Noir et Blanc de Claire Devers

Événement

Projection rencontre

Le
La relation complexe, entre douleur et plaisir, de deux hommes que tout oppose.

Antoine, comptable d’une salle de sport, découvre des plaisirs insoupçonnés sous les mains toniques du masseur Dominique…

Noir et Blanc, premier long métrage de Claire Devers, questionne les contrastes qui s’attirent, les fantasmes inavoués prenant le chemin de relations dangereuses. La réalisatrice joue du hors-champ et de la bande son pour évoquer ce dialogue entre  jouissance et douleur. Son titre, Noir et Blanc,  nourrit le film dans sa texture (pellicule 16mm), ses décors, ses jeux d’ombres jusqu’à l’épiderme des acteurs. Dans ce décor presque abstrait, Claire Devers a su filmer, avec pudeur mais sans rien éviter, une intimité naissance, troublante,dérangeante qui ne manquera pas de créer une émotion chez le spectateur.

PROJECTION SUIVIE D'UNE RENCONTRE AVEC LA RÉALISATRICE CLAIRE DEVERS

LE MOT DE LA RÉALISATRICE

 

« Au début, j’étais partie pour réaliser un reportage sur les centres sportifs, les salles de musculation. J’aime beaucoup le reportage. Je m’y sens très à l’aise. À partir de là, je suis tombée sur un sujet que je ne soupçonnais pas : le narcissisme, le recentrement vers soi. Puis, j’ai lu la nouvelle de Tennessee Williams, Le masseur noir.Tout s’est mélangé alors. Je n’ai gardé de Tennessee Williams que l’image symbolique du Noir. Les centres de musculation m’intéressaient comme phénomène de société. Je n’y avais jamais mis les pieds auparavant, mais je pensais que c’était la simple traduction physique de ce qui se passe dans la tête des gens. Je voulais juste en faire une extrapolation.Mais de squelette pour reportage,la fiction est devenue moteur essentiel. Pour moi, il n’y a pas de rapport homosexuel entre les deux personnages. Cela supposerait une liaison, une passion totalement antinomique avec le personnage blanc. Le Blanc ne voit jamais le Noir. Il est un peu autiste. Il se piège lui-même et il meurt parce qu’il ne voit pas l’autre. [...] Ce que j’aime dans le cinéma, c’est une vraie histoire et des personnages qui évoluent. Je n’aime pas reconstruire platement la réalité. Je cherche à cerner une réalité à travers des métaphores excessives. J’aime quand on extrapole, quand on force les choses. C’est toujours dans le but de préciser les choses et non pas de se déconnecter du réel. [...] Je n’aime pas la complaisance, parce que je la vois comme une forme de lâcheté. C’est une façon de ne pas aller jusqu’au bout des choses, de les préserver, de ne pas tout dire, de mentir un peu. Et puis, sous la complaisance au cinéma, il y a toujours un cinéaste qui dit « aimez-moi ». Moi, j’aime mieux le cinéma de la cruauté. » - Claire Devers

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