PROJECTION RENCONTRE : À propos d'Elly, de Asghar Farhadi - entrée libre !

Événement

Projection rencontre

Jeudi 16 mars à 20h15
Dans le cadre de la journée internationale des droits des femmes, parlons de l'Iran contemporain et de ses luttes ! La projection du film sera suivie d'un débat avec Amélie Myriam Chelly, sociologue spécialiste de l'Iran

DANS LE CADRE DE LA JOURNÉE INTERNATIONALE DES DROITS DES FEMMES

PROJECTION EN ENTRÉE LIBRE

Un groupe de trentenaires passe quelques jours à la mer. L’ambiance est bon enfant, jusqu’au moment où Elly, l’une des invitées, disparaît mystérieusement.

On sait Asghar Farhadi habile conteur, et maître dans l’art des histoires vertigineuses. Les secrets sont au centre de ce film, où le doute s’immisce à mesure que la vérité sur Elly tarde à éclore. À partir de cette trame de film policier, le réalisateur raconte son pays, ses faux-semblants et ses mensonges. Pris dans des pièges qu’ils ont parfois eux-mêmes tendus, ses personnages doivent peu à peu se dévoiler. Éclatent alors au grand jour le jeu des apparences, les préjugés, le puritanisme qui semblaient oubliés au cours de ce week-end de liberté.

PROJECTION SUIVIE D'UNE RENCONTRE AVEC AMÉLIE MYRIAM CHELLY, SOCIOLOGUE ET SPÉCIALISTE DE L'IRAN

LE MOT DU RÉALISATEUR

"Lorsque je commence un scénario, je ne pars jamais d’un thème précis pour bâtir ensuite une histoire et en imaginer les
personnages. C’est l’inverse. Une scène me vient en tête, l’envie d’un récit naît et ça n’est que plus tard que je lui trouve un
sens. Le point de départ pour À propos d’Elly... c’est l’image d’un homme seul, au crépuscule, les vêtements mouillés, qui
attend au bord de la mer que l’on sorte le cadavre d’une femme. Cette image était comme un bouton à partir duquel j’ai cherché
la chemise et le costume adéquats. Au fur et à mesure de l’écriture, des thématiques ont surgi : le mensonge, le jugement
et la relativité de la morale. [...] Nos référents sont très différents de ceux que vous connaissez en Occident. En Iran, il y a les pauvres, la classe moyenne et les riches, mais la démarcation est uniquement économique. Par exemple, il y a beaucoup de gens démunis qui ont un haut niveau culturel, et l’inverse existe aussi. En France, lorsque l’on parle de la « bourgeoisie », il y a une
certaine lisibilité : vous savez à qui vous avez affaire au niveau des moeurs, de la culture etc., ce qui n’est pas le cas en Iran.
Dans ce pays, les bouleversements sont quotidiens, les gens passent tout le temps d’une classe à l’autre, donc on ne peut
catégoriser les autres qu’en fonction de leur argent. Un grand nombre d’Occidentaux ont la vision erronée d’une population
iranienne vivant en milieu rural, et, par extension, vont croire que les personnages du film appartiennent à la bourgeoisie. Or,
ça n’est pas le cas : Sepideh et ses amis font juste partie d’une classe moyenne éduquée. Ce sont d’ailleurs ces gens-là qui sont
récemment descendus dans la rue pour revendiquer leurs droits. Cette classe qui a fait des études universitaires est nourrie à la
fois de tradition et de modernité. Tous ont reçu une éducation traditionnelle mais ils ont aussi été en contact avec le monde et
ses outils d’aujourd’hui. Le contraste qui les habite est fascinant. [...] À l’étranger, on se fait encore trop souvent l’idée d’Iraniennes passant leur temps à cuisiner et à s’occuper des enfants. La réalité est toute autre, évidemment : elles sont instigatrices de beaucoup de choses, elles ont un rôle social très important à jouer et elles l’assument. Leur oppression dans l’histoire de l’Iran les a tellement fatiguées qu’elles revendiquent aujourd’hui leurs droits et leur place." - Asghar Farhadi

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