PROJECTION RENCONTRE : LE VENT NOUS EMPORTERA

Événement

Projection rencontre

Jeudi 2 mars 20h15
Dans le cadre du Cycle dédié au cinéma iranien

Sia Dareh, village du Kurdistan iranien, s’étonne de la visite de trois hommes, venus soi-disant à la recherche d’un trésor. Film sublime qui sait jouer de la durée pour capturer le réel, le Vent nous emportera est aussi l’histoire d’un regard, celui de ce mystérieux ingénieur, qui observe le monde qui l’entoure en silence, pareil au cinéaste. Un secret magnifique de cinéma.

 

PROJECTION SUIVIE D'UNE RENCONTRE AVEC AGNÈS VICTOR, MAÎTRE DE CONFÉRENCE A LUNIVERSITÉ PARIS-I ET SPÉCIALISTE DU CINÉMA IRANIEN

 

UN MOT SUR LE FILM 

« A quoi reconnaît-on un grand artiste ? Entre autres choses, à sa capacité de créer une œuvre qui concilie richesse et simplicité. Cela dit non pas tant pour prouver qu’Abbas Kiarostami est un immense cinéaste (c’est chose faite depuis belle lurette) que pour s’étonner, à la découverte de son nouveau film, qu’il puisse encore nous en remontrer sur ce terrain. On l’avait pourtant quitté avec, dans l’âme autant que sur les lèvres, Le Goût de la cerise (1996), Palme d’or à Cannes, sublime circonvolution automobile d’un candidat au suicide qui laissait dans le sillage de sa mort annoncée le sentiment d’un chant mystérieux à la beauté de la vie. Il semblait alors qu’il était difficile d’aller plus loin dans la frugalité de l’intrigue, la substance de l’être humain et l’intelligence du cinéma. Il n’en est rien. Avec autant de puissance et de légèreté, Le vent nous emportera épaissit le mystère, dénude l’humanité jusqu’à l’os et agrandit le territoire du cinéma.

[…] La cinglante et compassionnelle ironie de Kiarostami est de faire de cet endroit un cimetière, et du trajet répété de l’homme une activité assez semblable au parcours de tout être humain, issu temporairement du néant avant d’y retourner, éventuellement en 4 × 4 et dans un grand nuage de poussière.

[…] Comme si le cinéma fictionnel de Kiarostami, empruntant plus que jamais aux splendeurs de la composition picturale et aux fulgurances de la poésie, se révélait de plus en plus proche de l’essai philosophique, à la manière, tout à la fois essentielle et badine, d’un Montaigne. Aussi paradoxal puisse paraître le rapprochement entre un philosophe de la fin du XVIe siècle et un cinéaste de la fin du XXe, plus d’un trait lie leurs œuvres : toutes deux se situent dialectiquement entre l’obscurantisme et les lumières, le fanatisme et l’humanisme, l’asservissement et la liberté, l’obsession de la mort et la célébration de la vie. » Jacques Mandelbaume pour Le Monde

Retour en haut de page