PROJECTION RENCONTRE : SI TU ES UN HOMME

Événement
Dimanche 5 mars 17h30
Au Burkina Faso, le portrait émouvant d'un jeune garçon prêt à braver ses peurs pour apprendre un métier.

Opio aimerait trouver de l’or. À 13 ans, lui qui sait à peine lire voudrait retourner à l’école, et apprendre un métier. Pour cela, il est prêt à tout, même à s’aventurer dans la mine, ce trou béant et sombre qui lui fait pourtant si peur.

Simon Panay fait le portrait émouvant de ce jeune garçon, qui, à peine sorti de l’enfance, se retrouve livré à lui-même, et doit apprendre à prendre les mêmes risques que les « grands ». Suivant le quotidien de cet opiniâtre gamin, le réalisateur nous plonge dans la réalité d’un camp de travailleurs. La mine y est filmée comme une entité effrayante, une sorte de Moloch ou de monstre antique qui aspire les êtres, boyau qui raconte les peurs et les angoisses des hommes. La descente prend alors des allures de récit initiatique, en compagnie d’un garçon aussi courageux que déterminé.

 

PROJECTION SUIVIE D'UNE RENCONTRE AVEC LE RÉALISATEUR, SIMON PANAY, ET LES MEMBRES DU GROUPE AI 33 D'AMNESTY INTERNATIONAL

LE MOT DU RÉALISATEUR 

J’ai vécu une bonne partie de ma vie d’adulte au Burkina, que je considère comme mon deuxième pays. Pour mon troisième documentaire, j’ai en effet découvert le monde des mines d’or artisanales, et c’est un monde qui m’a particulièrement fasciné. (//) Je m’efforçais d’avoir peu d’attentes précises parce que je voulais vraiment laisser un maximum de place au film et avant tout trouver un personnage fort, plus qu’une situation particulière. Mais évidemment, j’avais réfléchi à une ligne narrative potentielle. J’ai toujours eu en tête ce rite de passage à l’âge adulte, symbolisé par la plongée dans les galeries souterraines. À la surface, il y a le monde des enfants et dans les souterrains, celui des adultes. Quand j’ai rencontré Opio, je cherchais un enfant proche de ce passage en termes d’âge. J’avais même envisagé la possibilité que des enjeux éducatifs se greffent là-dessus mais nous nous sommes laissés porter par les événements.

Le travail photographique de Sebastião Salgado m’a beaucoup influencé et poussé vers le documentaire. Nos esthétiques sont différentes mais je trouve qu’il y a quelque chose de puissant dans l’utilisation de la lumière naturelle. Il ne me semble pas utile de rajouter des artifices comme des réflecteurs pour aller chercher la beauté dans une image. Nous nous ommes juste adaptés aux ombres, au soleil, aux reflets, aux éléments du décor, aux visages. Là où on ne pourrait voir que de la misère, j’ai essayé de transcender le réel et en montrer toute la grâce, la joie. » - Simon Panay

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