Un portrait au vitriol de la corruption immobilière à Naples par un grand maître du cinéma italien.
Ceux qui veulent faire main basse sur la ville, ce ne sont pas les hommes de la mafia, mais les entrepreneurs immobiliers, plus ou honnête, qui cherchent à construire à tour de bras des immeubles flambant neufs, sans beaucoup de considération pour ceux qui habitent dans les « taudis à raser » . Jusqu’au jour où un accident se produit.
Francesco Rosi nous fait découvrir les rouages cachés de cette société napolitaine, et dévoile la collusion entre pouvoirs financiers et politiques. Il nous fait explorer toute la complexité des êtres et de leurs raisons, des intérêts et des vices qui donnent à la ville son visage. Engagé et féroce, le film l’est toujours, sans aller sur la pente glissante du manichéisme ou de la facilité, aussi rigoureux qu’efficace.
PROJECTION SUIVIE D'UNE RENCONTRE AVEC PATRICIA BARSANTI, REPRÉSENTANTE DE LA SOCIÉTÉ CINÉMATOGRAPHIQUE LYRE
LE MOT DU RÉALISATEUR
« Ce n’est pas seulement une question de dénonciation. Il faut faire des films qui provoquent une réflexion sur des sujets qui ne sont pas nécessairement connus par tous les publics. Comme le cinéma est un moyen puissant de connaissances et aussi d’échanges, j’ai toujours pensé qu’à travers le cinéma on pouvait parler d’Histoire, de culture ou de différences ethniques, mais pas à la manière d’un essai ou dans un style journalistique, plutôt comme un roman. Parce que je raconte des histoires, je ne suis pas nécessairement un professeur d’histoire ni un journaliste.
Mon activité principale, c’est d’être un narrateur: je raconte la vie des hommes, même s’il n’est pas nécessaire de la raconter toujours en s’intéressant à leur vie privée. Ce qui caractérise la plupart de mes films, c’est le rapport entre l’individu et la collectivité. Je me suis préoccupé de ce qui est public, parce que cela nous appartient à tous, en tant qu’hommes et en tant que citoyens. Salvatore Giuliano, Main basse sur la ville, l’Affaire Mattei, Cadavres exquis, Trois Frères, les Hommes contre et le Christ s’est arrêté à Eboli sont tous des films qui valorisent le côté public de l’histoire et non pas le côté privé. » Francesco Rosi