Droite, digne, silencieuse. Telle est l’attitude que l’on attend d’une femme, surtout quand elle est Impératrice d’Autriche. Mais Elisabeth, plus connue sous le nom de Sissi, étouffe sous les impératifs liés à son devoir. Avec Corsage, Marie Kreutzer réinvente une figure historique et une légende du cinéma.

Dans notre imaginaire, Sissi a souvent pris les traits de Romy Schneider et sa vie l’apparence d’un conte de fée. Corsage vient bousculer ces représentations, en proposant une Elisabeth bien plus sombre, une femme qui ne cesse de chercher à s’échapper du cadre imposé, que ce soit en parcourant la lande à cheval ou en ouvrant grande une fenêtre. Peu à peu, le film s’éloigne du sage et classique biopic pour inventer sa propre histoire, celle d’une femme en quête d’émancipation, libérée du poids de l’Histoire.

LE MOT DE LA RÉALISATRICE

" C’était une période où il ne lui était manifestement plus possible de rentrer dans le corset de sa fonction. J’ai trouvé cette vie avec une image démesurée de soi, à laquelle il a fallu se conformer sans cesse parce que c’était la seule manière d’obtenir de la reconnaissance et de l’amour, très passionnante. C’est un sujet intemporel. (...) J’ai notamment fait des recherches poussées sur cette période de la vie d’Élisabeth, mais j’ai pris beaucoup de libertés avec le contenu et la forme. Rien de ce que je raconte « mal » ou que je montre mal est le fruit du hasard, tout relève de choix artistiques. Je n’ai jamais été intéressée par la réalisation d’un sage biopic. Mais ce sont des faits avérés – Élisabeth ne montrant plus son visage à partir d’un certain âge – qui ont formé en moi cette histoire, cette intrigue. C’est vraiment passionnant, cette femme s’est effacée sous les yeux de tout le monde ! " - Marie Kreutzer