Pourquoi pas ? Pourquoi ne pas vivre et s’aimer à trois, puisqu’Alexa, Fernand et Louis s’accordent si bien ?
Premier long métrage de fiction de Coline Serreau, Pourquoi pas ! a gardé son souffle libertaire et son audace joyeuse. Redécouvrir aujourd’hui ce film, ce n’est pas uniquement se replonger dans l’ambiance des années 1970, mais aussi constater à quel point l’oeuvre a gardé toute son actualité et la pertinence de ses questionnements.

PROJECTION SUIVIE D'UNE RENCONTRE AVEC LA RÉALISATRICE COLINE SERREAU

« Coline Serreau signait là sa première fiction, dans l’air piquant d’un temps déjà lointain où « l’amour libre » semblait pouvoir oxygéner la société, la transformer. Aux antipodes d’un manifeste lourdement militant, la cinéaste capte in vivo une expérience à la fois insolite et quotidienne. La drôlerie, la poésie de cette situation au singulier pluriel naît à la fois du décalage et de la ressemblance avec l’ordinaire conjugal. Pourtant, jamais ces scènes de ménage à trois ne tombent dans le piège du vaudeville égrillard. Ni voyeurisme scabreux, ni provocation gratuite.

Coline Serreau expose une sexualité déculpabilisée, mais laisse percer les souffrances, les échecs : Fernand, divorcé, n’a plus le droit de voir ses enfants. Alexa tente de respirer hors d’un étouffant mariage, et Louis reste profondément perturbé par la folie de sa mère. Ainsi, ce « choix de vie » s’explique peu à peu par le désir de réinventer des relations humaines écorchées par les schémas traditionnels. Cette fable spirituelle, tendre et tolérante n’a pas vieilli. C’est le monde, autour d’elle, qui a pris des rides » Cécile Mury, Télérama