
Projection rencontre
À Kamsé, au nord du Burkina Faso, la sécheresse a gagné du terrain. Les terres sont presque impossibles à cultiver, les hommes jeunes partent à la recherche d’une vie meilleure. Femmes, enfants et vieillards restent ce- pendant pour travailler.
Tourné sur deux ans, ce documentaire met en évidence les conséquences terribles de la désertification. Toutefois, Olivier Zuchuat raconte aussi l’histoire d’un combat, mené principalement par les femmes, qui construisent ensemble, et ensemble reboisent et font reverdir leur village.
Suivi d’une rencontre avec les représentants des associations partenaires :
ATTAC Seine Amont - Daniel Hofnung
SOS Enfants - Christel Rocheteau
SPAB Soutien aux Petits Agriculteurs du Burkina Faso - Lassina Koné
AGDF Association Guidimakha Danka France - Mamadou Sarambounou
ADESAF Association pour le Développement Économique et Social en Afrique - Fatoumata Mbaye
LE MOT DU RÉALISATEUR
« En 2006-2007, j’ai tourné le film Au loin des villages, pour lequel je m’étais enfermé dans un camp de réfugiés au Sahel, dans la région du Darfour. Quelques dix ans plus tard, j’ai eu envie de retourner en Afrique, dans cette zone sahélienne, pour filmer cette bataille que certains mènent contre la désertification qui ronge progressivement la région. [...] Au hasard de mes recherches, j’ai appris l’existence au Nord du Burkina Faso d’un certain nombre d’initiatives de luttes collectives contre le désert, basées sur la construction de périmètres arborés. Je me suis alors décidé à filmer la transformation locale d’un tout petit endroit. Je pense être un « cinéaste de lieux ». Je m’installe souvent dans des endroits relativement confinés, que j’arpente longuement. Il s’agit d’observer celles et ceux qui s’y sont établis ou qui ne font que les traverser, de tenter de comprendre les puissances de l’espace, ses forces géométriques, ainsi que les modes de vies de ceux qui se sont décidés à habiter un tel lieu ou qui y ont été contraints. Ensuite, je cherche où placer la caméra afin d’accueillir les situations, en somme, accepter de laisser advenir les choses, la vie se faire, et se défaire. Inscrire l’action des femmes et des hommes dans un territoire, percevoir les liaisons fondamentales entre des corps et les lieux qu’ils habitent. [...] Comment filmer ce qui a été ? Comment donner à entendre le son de la chaleur écrasante qui semble y suspendre la vie ? Et surtout comment filmer les corps au travail ? Puis la question fondamentale surgit : quel rapport au temps donner au film ? La transformation du paysage est éminemment lente, la désertification est un processus progressif, ainsi que les travaux de restauration des sols. La forme filmique qui s’est ensuite imposée est une tentative de réponses à toutes ces interrogations. » - Olivier Zuchuat