Nuit obscure : un documentaire au noir et blanc brûlant

Événement

Projection rencontre

Dimanche 1er février à 15h30
Au côté de laissés-pour-compte

Ce sont pour la plupart de tout jeunes gens, perdus entre la ville et la mer. Ils attendent, cuisinent, cherchent une issue. Leur but ? Sortir de Melilla, enclave espagnole au Maroc, pour gagner l’Europe, et commencer une nouvelle vie.   Cette réalité difficile, Sylvain George la filme dans un noir et blanc puissant et contrasté, qui capture autant les sentiments qui se lisent sur les visages que les variations des mouvements de la mer, frontière à la fois désirable et menaçante

Suivi d’un échange avec le réalisateur, Sylvain George

LE MOT DU RÉALISATEUR

"L’enfance, dans la trilogie, ne désigne ni une classe d’âge biologique, ni une catégorie juridique. Elle ne renvoie pas à une innocence à préserver, ni à un avenir à encadrer. Elle surgit comme une intensité, une manière d’exister sans statut assigné, sans mandat, sans place définie dans les régimes de légitimité. Une enfance insituable, sans rôle prédéfini, qui déjoue les attentes et défait les partages institués. Cette enfance-là ne demande rien. Elle ne cherche ni protection ni salut. Elle persiste en dehors des récits normatifs, comme refus, comme dissonance, comme ligne de fracture. Ce n’est pas l’enfant comme promesse qui m’importe, mais cette présence hérétique qui trouble l’ordre du monde. Car là où surgit cette vitalité indisciplinée, sans médiation ni adresse, les mécanismes de contrôle s’activent. Le monde adulte ne tolère pas tant la fragilité de l’enfance que sa colère, sa puissance d’interruption, son refus de se laisser gouverner. D’où la nécessité de l’instrumentaliser, de la domestiquer, de la gouverner : tantôt exaltée comme avenir à sauver, tantôt reléguée comme menace à contenir, surtout lorsqu’elle ne se conforme pas, lorsqu’elle déborde. Ce double mouvement traverse les figures filmées dans la trilogie, mais dépasse aussi leur singularité : il touche à une dimension plus universelle de l’enfance, que j’appelle justement l’enfance profane." - Sylvain George

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