
Projection rencontre
Une mauvaise langue ou bien une langue embarrassante ? Beaucoup d’enfants d’immigré·es arabophones ne parlent pas la langue de leurs parents, voire refusent de l’apprendre. Quels préjugés entachent donc cet apprentissage ? Que nous révèle cette situation du rapport au passé et à la société française ? Autant de questions auxquelles ce documentaire répond avec pertinence et malice !
Séance proposée en lien avec le spectacle Iqtibās - Allumer son feu au foyer d’un autre, de la compagnie Beïna, représenté le vendredi 23 janvier à 20h au Théâtre Antoine Vitez d’Ivry-sur-Seine.
Suivi d’un échange avec le coréalisateur, Jawar Nadi
UN MOT SUR LE FILM
« Arrivé en France à l’âge de 4 ans avec sa famille, qui fuyait la guerre civile au Liban, Nabil Wakim a « perdu » sa langue maternelle, l’arabe, remplacée par le français. À l’aube de la quarantaine, devenu journaliste au Monde, il tente péniblement de réactiver sa mémoire enfouie et s’interroge sur les raisons de cet oubli et de ce blocage psychologique […] La remarquable enquête, qu’il mène avec le réalisateur Jaouhar Nadi, révèle que son cas est loin d’être une exception : même si l’arabe est la deuxième langue la plus parlée en France, avec près de quatre millions de locuteurs, la communauté arabophone est celle qui transmet le moins son patrimoine linguistique. […] La honte à ne pas parler arabe fait écho à celle, plus ancienne, ancrée dans l’inconscient, de s’exprimer dans une langue victime de préjugés. Tour à tour taxée de langue communautaire, de langue des pauvres ou des terroristes, l’arabe pâtit d’une mauvaise réputation intimement liée aux soubresauts de l’histoire contemporaine et au rapport de la France avec ses anciennes colonies. […] Mariant éclairages historiques et témoignages intimes, le film met en lumière un immense gâchis : la maîtrise de plusieurs langues est un atout individuel et une richesse collective, ici inexploités. » - Cécile Jaurès, La Croix
