
Projection rencontre
Pas facile d’être un vampire ! Norbert aimerait bien que ses parents lui fichent un peu la paix, mais ils insistent : il lui faut trouver de toute urgence une femme de sang pur à mordre et à épouser. Le jeune vampire, bien embêté, se lance alors dans une quête plus que surprenante.
Antonin Peretjatko ose tout dans cette fable carnavalesque qui joue avec les codes du film de vampire et du cinéma d’horreur. À travers ses personnages hauts en couleur, il en profite pour égratigner bien des dogmes contemporains et des reculades qui confinent le monde dans une atmosphère mortifère.
Suivi d’une rencontre avec le réalisateur, Antonin Peretjatko et d’un apéro vampirique sanglant
LE MOT DU RÉALISATEUR
« L’intérêt du film de vampire est son universalité. Le sang pur, l’au-delà, la religion, la vie éternelle. Ces sujets permettent de parler de la société. L’époque est à l’angoisse et à l’imprécation. J’aimais le fait que le vampire cherche sa propre liberté dans le monde de l’au-delà, en cela le film parle du réel. Norbert doit se libérer de ses chaînes familiales, trouver son propre idéal et imposer ses choix. Le vampire, considéré comme un être possédé, veut s’affranchir, être libre d’aimer qui il veut, comme il veut. Contrairement à un film de vampires « classique », nous n’avons pas affaire à de jeunes vierges effarouchées victimes du vampire. C’est au contraire le vampire qui doit perdre son pucelage en affrontant de multiples dangers à commencer par sa mère castratrice. La virilité de Norbert étant symbolisée par ses canines, il devra en retrouver l’usage pour s’accomplir et devenir celui qu’il veut être : un esprit libre. Il y a ensuite l’aspect carnavalesque et exubérant du film de vampires, la transgression de ses codes qui est une manière de faire des farces au spectateur. Ce qui me plaisait, c’était de faire un film grand-guignol sur les frontières de la vie : c’est un sujet trop sérieux pour le laisser uniquement à des gens sérieux. » - Antonin Peretjatko
