Institution créée au XIXème siècle, le Barnard College accueille depuis cette époque des jeunes femmes dotées d’une culture politique pour les former au militantisme. En 2015, tout juste installée à New‑York avec son bébé, Nora Philippe décide d’aller à la rencontre de ces filles, pour comprendre la naissance de leur engagement et le lien avec leur parcours personnel. De la lutte contre le racisme à la promotion des discours interreligieux, la cinéaste suit leur évolution sur plusieurs décennies.

Suivie d’une rencontre avec la réalisatrice, Nora Philippe

UN MOT SUR LE FILM

"[Nora] Philippe présente l’université féminine de Barnard non comme un décor, mais comme une matrice : un lieu où s’élaborent prises de conscience et formes d’action. Les quatre protagonistes, issues de milieux et d’origines variés, incarnent autant de déclinaisons du féminisme — militant, académique, écologique ou intime. Le film explore l’apprentissage de la liberté à travers la maturité progressive des idées et des corps, où l’aliénation, l’épuisement et le renoncement deviennent des motifs politiques autant qu’existentiels. En juxtaposant ces trajectoires distinctes, rarement entrecroisées, Philippe fait naître une sororité symbolique : non l’union d’un groupe, mais le tissage invisible d’un combat partagé. Dans cette dispersion, elle invente une forme de collectif fragmenté, où les voix s’ignorent tout en se répondant, unies par le fil discret du féminisme et les bouleversements d’une décennie agitée." - Noam Delcambre, Le Bleu du miroir