
Projection rencontre
Dans les eaux internationales, l’association S.O.S. Méditerranée tente de sauver les réfugié·es perdu·es en mer. Le film rappelle l’importance des missions de sauvetage, premier lien entre les migrant·es et ce qu’on espère être pour eux et elles une nouvelle vie.
Suivi d’un échange
La séance étant en entrée libre, aucune réservation en ligne n'est possible.
LE MOT DU RÉALISATEUR
« Je ne peux pas parler à leur place, bien sûr, mais de mon point de vue, la question du consentement à être filmé était centrale dès le départ. Quand on fait un documentaire, on prend, normalement, le temps d’instaurer une relation dans la durée. Mais avec les rescapés, j’arrive en pleine opération de sauvetage, dans un moment de grande fragilité vitale. Impossible, à ce moment-là, de leur demander l’autorisation. J’ai donc dû, en conscience, enfreindre cette règle fondamentale du consentement… mais seulement sur l’instant. Dès que tout le monde a été à bord et en sécurité, une réunion a été organisée. J’ai présenté mon projet de façon détaillée. Et, surtout, j’ai insisté sur le fait que chacun pouvait refuser d’être filmé, et que ce refus pouvait intervenir à tout moment. Une petite dizaine de personnes ont clairement exprimé leur souhait de ne pas apparaître. Mais, à l’inverse, d’autres sont venues me voir pour me dire qu’elles voulaient être filmées. Je ne voulais pas d’interviews frontales dans le film, mais j’ai tout de même enregistré certains témoignages spontanés. Ces récits sont souvent revenus, ensuite, dans les échanges entre rescapés et membres de l’équipage — c’est là qu’ils trouvent leur place dans le film. […] Assez naïvement, je n’avais pas imaginé que la présence d’une caméra pouvait déclencher ce besoin de témoigner. Mais en fait, le bateau est pour beaucoup le premier espace où la parole peut commencer à se libérer. Tous les témoignages longs que j’ai filmés sont dans le film. Il a fallu les réduire au montage sans en altérer le sens, sans en effacer la force. » - Jean-Baptiste Bonnet, Télérama
