
Projection rencontre
C'est en 1973 que Jean-Pierre Thorn se fait « établir », pendant huit ans, dans l’usine Alsthom de Saint-Ouen. Alors que des grèves avec occupation se déploient dans l’usine, le cinéaste mobilise tous les moyens possibles pour filmer alors la lutte aux côtés des ouvriers et ouvrières. Si son film a manqué être récupéré par Alsthom elle-même, puis renié par le Parti Communiste de l’entreprise, tout comme par une certaine partie de l’extrême gauche, cette œuvre de Jean-Pierre Thorn constitue aujourd’hui un document historique sur la force de mobilisation, tout comme les désillusions au lendemain des mobilisations de mai 68.
Suivi d'une rencontre avec l'historien Tangui Perron
UN MOT SUR LE FILM
« À l’occasion d’une présentation du film le Dos au mur à Lyon, Jean-Pierre-Thorn prit connaissance du suicide d’une responsable CGT de l’Union départementale du Rhône, Georgette Vacher, peu après l’arrivée de la gauche au pouvoir en 1981. Il apprit qu’elle avait expliqué son geste dans une dernière lettre : « C’est la fin d’une grande histoire d’amour avec la classe ouvrière, je suis le dos au mur. » Il écouta les cassettes audio qu’elle avait enregistrées durant plusieurs années et lut sa correspondance. À partir de là, il voulut en faire un film car au portrait individuel singulier d’une militante d’abord religieuse, puis ouvrière chez Calor, devenue permanente
syndicale dans les années 70, se juxtaposait en toile de fond l’histoire du mensuel féminin de la CGT Antoinette et de la radio « Lorraine Coeur d’Acier » à Longwy (Meurthe-et-Moselle), tous deux remis au pas par la confédération CGT » - Daniel Richter, Maitron
