
Ciné-club
Les trois filles de M. Narai sont toutes différentes les unes des autres. L’aînée est veuve, la cadette se moque du mariage tandis que la benjamine rêve de la Capitale. Cette dernière va d’ailleurs se mettre en tête de s’occuper des affaires amoureuses de ses soeurs.
Kinuyo Tanaka propose une comédie enjouée et pleine de vie. En adaptant un scénario inédit de Yasujiro Ozu, auquel elle emprunte l’acteur fétiche, Chishû Ryû, la cinéaste se place du côté de la vive jeune fille par qui les bouleversements arrivent, et refuse la moindre résignation : aux jeux de l’amour, rira bien qui rira la dernière.
Séance animée par Claudine Le Pallec Marand, conférencière en esthétique et histoire du cinéma
UN MOT SUR LE FILM
« La Lune s’est levée est une comédie de mœurs, parfois proche du marivaudage, qui en dit long sur la société japonaise de l’après-guerre, dont l’évolution ne se fera pas sans les femmes. […] Chez Tanaka, les amours sont toujours contrariées. La faute a une pureté perdue en chemin, dans les méandres de l’Histoire ou ici, dans le labyrinthe des sentiments. Les femmes ne sont jamais modèles, mais vivantes, pleines d’une complexité qui les éloignent de toute caricature.
D’une très grande élégance, La Lune s’est levée est un film qui cache, derrière son manège sentimental, une observation sociologique aiguë. Pour comprendre à la fois son ancrage et son universalisme, sa légèreté et sa rigueur, il faudrait imaginer un scénario d’Emmanuel Mouret tourné par Ozu et interprété par Audrey Hepburn. " - François-Xavier Thuaud, Le Bleu du miroir
