
Projection rencontre
Il est irrésistible, le Dr. Devilliers. Dans sa station thermale, des femmes viennent retrouver leur jeunesse, dont Hélène. Mais quelque chose d'étrange se trame... Oscillant entre la satire, le thriller et flirtant avec l'horreur, Traitement de choc propose à Delon un rôle inédit et confronte le personnage d'Annie Girardot aux attentes sociales liées à son vieillissement.
Suivi d'une rencontre avec Hélène Fiche, enseignante et historienne, chercheuse associée au Centre d’histoire sociale des mondes contemporains (Paris) pour son essai Ce que le féminisme fait au cinéma (Éditions Agone)
Vente de livres et dédicace
LE MOT DE HÉLÈNE FICHE
[Au sujet de Annie Girardot] "Le contraste entre la popularité qui a été la sienne et l’oubli dont elle a fait l’objet m’a frappée. Elle tournait à un rythme effréné, pratiquement tous ses films ont dépassé les 700 000 entrées. Des films pouvaient se faire uniquement sur son nom, elle avait des cachets équivalents, voire supérieurs à ceux d’Alain Delon et Jean-Paul Belmondo. Mais elle incarnait une féminité moins rassurante et acceptable que celle de Romy Schneider par exemple, qui elle était dans une vision très rassurante de la féminité. Elle incarnait des figures de femmes souvent tragiques, très dépendantes du regard masculin et toujours insérées dans des relations avec des hommes. Annie Girardot, c’est tout l’inverse. Elle jouait des personnages très indépendants, qui souvent sont châtiés pour leur indépendance. Cette féminité qu’elle a représentée a été possible car les luttes féministes du début des années 1970 ont ouvert une brèche, qui s’est refermée avec le backlash des années 1980. C’est comme ça qu’est venu l’oubli." - Hélène Fiche