
Ciné Goûter
Nénette, femelle orang-outang du Jardin des plantes, âgée de près de 40 ans au moment du tournage de ce film, n’est pas n’importe qui !
Nicolas Philibert pose sa caméra et ses micros pour nous faire profiter des remarques et philosophies des visiteurs et visiteuses du mythique lieu parisien. Mais c’est avant tout une leçon sur le regard que nous transmet le cinéaste, qui questionne notre rapport aux animaux et leur intelligence.
Séance en entrée libre suivie d’un goûter et d’un atelier de dessin scientifique avec l’illustratrice Delphine Zigoni (atelier à partir de 8 ans, sur réservation uniquement : 01 72 04 64 60)
LE MOT DU RÉALISATEUR
"Le film repose d’un bout à l’autre sur une disjonction entre l’image et le son, de sorte qu’on voit les animaux sans jamais les entendre, et qu’on entend les humains sans jamais les voir. Il n’y a pas de contrechamp. Pas d’échappée. La bande-son entrelace plusieurs types de paroles : les commentaires spontanés des visiteurs qui passent - des familles, des couples, des touristes étrangers, une bande d’ados, des promeneurs solitaires, les étudiants d’une école d’art et leur prof de dessin, etc... - Mais j’ai aussi fait parler les soigneurs, en particulier les anciens : ils ont vu grandir Nénette et connaissent son histoire. Enfin, j’ai proposé à quelques amis d’horizons divers de venir, et j’ai enregistré leurs réactions. [...]
Derrière sa vitre, Nénette est un miroir. Une surface de projection. Nous lui prêtons toutes sortes de sentiments, d’intentions, voire de pensées. En parlant d’elle, nous parlons de nous. En la regardant, nous nous incluons dans le tableau. Comme Flaubert qui s’était écrié « Madame Bovary, c’est moi ! » je pourrais dire : « Nénette, c’est moi ». C’est vous. C’est nous. Pourtant, nous ne saurons jamais ce qu’elle pense, ni si elle pense. Le mystère demeure. Au fond, Nénette est une confidente idéale : elle garde tous les secrets.
C'est un film sur le regard, la représentation. Une métaphore du cinéma, en particulier du documentaire come captation et comme capture; puisque filmer l'autre, c'est toujours l'emprisonner, l'enfermer dans un cadre, le figer, dans l'espace et dans le temps." - Nicolas Philibert
La séance étant en entrée libre, aucune réservation en ligne n'est possible pour cette séance.