Oui : une séance en présence de Nadav Lapid !

Événement

Projection rencontre

Jeudi 18 septembre à 20h
Dans le cadre du Retour de Cannes du GNCR

Y. fait tout ce qu’on lui dit de faire : chanter, danser, faire la fête ou l’amour. Au lendemain du 7 octobre 2023, il est contacté pour écrire un hymne national vengeur et destructeur. Dialoguant de manière frontale avec l’actualité, Nadav Lapid continue son portrait au vitriol de la société israélienne, dans un film de tous les excès, d’une inventivité formelle permanente : comédie musicale, satire, dénonciation politique se mêlent dans une danse macabre détonante.

Suivi d'une rencontre avec le réalisateur, Nadav Lapid

LE MOT DU RÉALISATEUR

"Ce dont je parle dans le film va bien au-delà de la situation en Israël. Je trouvais qu’aborder ce sujet du point de vue du non avait quelque chose de démodé. La meilleure manière de parler de cette puissance qui domine le monde, c’est en étant écrasée par elle. On se heurte aux limites de la fourmi qui hurle contre un éléphant. La soumission est la seule vérité du temps. A un moment dans le film, Y. dit à son fils « résigne-toi le plus vite possible. La soumission, c’est le bonheur. » Mes personnages se sont beaucoup aventurés dans le champ de la rage, de la contestation, de la révolte. Là, c’est le contraire. Il existait dans mes films précédents le fantasme que grâce aux poèmes d’un enfant, ou aux cris d’un homme, l’écart qui existe entre le monde dans lequel nous vivons et celui dans lequel nous devrions vivre allait se réduire, ou s’anéantir. J’avais envie d’y croire même si je savais que j’allais être déçu. Je me sentais toujours proche de personnages qui se cognaient contre des murs ou des portes fermées. Je suis toujours obsédé par ces portes ouvertes ou fermées, mais se cogner la tête contre elles, pour moi, c’est terminé. C’est devenu archaïque. La manière pour moi d’en parler aujourd’hui, c’est de montrer quelqu’un qui choisit de ramper pour arriver à se faufiler dans l’ouverture de la porte avant qu’elle ne se ferme. Je pense que cela en dit davantage sur la vérité du monde, la vérité de l’artiste dans ce moment. Y. est mon premier personnage principal passif, dans le sens qu’il accepte tout, se donne sans condition. Cela devient très intéressant sur le plan cinématographique. Par ses mouvements et ses gestes, il est le plus actif possible : il n’arrête pas de bouger, de danser. Mais en fait, sa volonté et son désir ont été stérilisés." - Nadav Lapid

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