Palme d’or 1975, Chroniques des années de braise est une œuvre injustement méconnue. Relatant l’histoire de l’Algérie depuis la conquête française jusqu’à la révolte de 1954, le film explore la violence subie par le pays, des humiliations les plus quotidiennes à la répression sanglante.

Cette vaste fresque prend des allures de western politique, imposant des séquences épiques et impressionnantes qu’un Sergio Leone n’aurait pas dédaignées !

Suivi d'une rencontre avec le co-scénariste, Tewfik Farès

LE MOT DU RÉALISATEUR

"Je n’aime pas la démagogie. Je n’ai pas voulu faire un film sur la guerre d’Algérie. D’abord ce n’est plus l’heure des règlements de compte. Et trop de fanatisme dans le monde ramène l’homme à sa confusion. J’aime mon pays, j’aime que les gens mangent à leur faim et s’y sentent chez eux. Ce qui m’intéresse, c’est de sonder le cœur d’un homme pour tâcher de deviner et puis de raconter jusqu’où va son courage, son désordre ou sa lâcheté. Si j’ai vécu en adulte l’avènement de l’indépendance de mon pays, j’ai connu enfant les grands moments de sa colonisation. Et dans le regard d’un enfant se glisse plus d’humour, de bon sens et de réflexion que dans l’œil fanatique de l’adulte. Je me méfie par ailleurs de l’hypocrisie politique. Les mêmes erreurs peuvent se reproduire autrement. [...]

J’ajouterai que mon film a été réalisé en Panavision avec son magnétique peut-être bien, outre ma passion du cinéma et de la technique, pour apporter la contradiction à tous les pseudo-esprits révolutionnaires pour qui un film « pur » et « militant » se doit d’être maladroit, en 16 mm, en noir et blanc, fait de bric et de broc. Ça aussi c’est du racisme. Je tiens à ce que l’on sache que tant que sur le plan technique volontairement soigné que sur le plan idéologique Les Années de braise, sont celles du souvenir pour moi, sans mensonges, avec un souci de défanatisation, de démystification." - Mohamed Lakhdar Hamina