
Ciné thé
C’est l’été à Kobe. Trois garçons profitent de la douceur des journées, jusqu’à ce qu’ils découvrent le jardin d’un vieillard isolé. Cette rencontre, comme les secrets que renferme ce lieu, les transformeront à jamais.
Après les merveilleux "Déménagement" et "Typhoon Club", nous continuons notre exploration du cinéma de Shinji Somai, longtemps resté confiné aux frontières du Japon ! On découvre ici une rêverie ensoleillée et poétique sur le passage à l’âge adulte, amené par une sensibilité bouleversante.
UN MOT SUR LE FILM
Il y a chez Sômai un travail sur la durée mais également sur la matière, la pesanteur, ce qui résiste au cliché et à l’imagerie. Une volonté de toucher presque physiquement le spectateur, de l’étreindre, par une intensité, une émotion qui traverserait l’écran. D’où cet art de laisser palpiter l’énergie éruptive de la jeunesse, et des corps soumis à toutes sortes d’épreuves et d’efforts, que sa caméra mobile et son art réputé du plan long (plans-séquences, panoramiques virtuoses etc.) captent dans le vif de l’action. C’est un cinéma du geste répété, qui, suprême subtilité, renseigne bien mieux que la psychologie elle-même. Un art de la bifurcation aussi : ses films n’en finissent pas de se réinventer en cours de route, à l’aune de scènes-pivots, qui les font basculer vers autre chose. - Nathalie Dray, Libération