
Ciné thé
Anders sort de cure de désintoxication, et passe une journée et une nuit à renouer avec les êtres de son passé. Le deuxième film de Joachim Trier, avant Julie en 12 chapitres et Valeur sentimentale, est une merveille bouleversante de mélancolie, une traversée d'une vie autant que d'une ville, une recherche du temps perdu, tendre et cruelle.
UN MOT SUR LE FILM
"D'une beauté foudroyante, d'une lucidité perçante, Oslo, 31 août est une perle rare. Son héros au bord du vide est du genre inoubliable. [...] Un suspense poignant s'insinue dans cette douceur de fin d'été. Les déambulations du personnage dans la ville de ses frasques passées rappellent Cléo de 5 à 7, d'Agnès Varda - l'un des films de chevet du réalisateur -, dont l'héroïne parcourait Paris en attente d'un diagnostic médical décisif. Il y a les conversations aux terrasses des cafés, qui parviennent à Anders comme en volutes. Cette futilité, cette naïveté qui semblent tour à tour désirables et dérisoires. Il y a la peau des filles, leurs cheveux, leurs épaules, mais vus désormais comme à travers une vitre. Autant de nuances de la perception miraculeusement restituées : le film balance sans cesse entre la tentation sensuelle et une distance irrévocable aux choses et aux êtres." - Louis Guichard, Télérama