
Projection rencontre
Présenté dans la cadre du Festival Kinotayo en 2023, le film commémore le centenaire du meurtre des Coréens au Japon qui a eu lieu en 1923 - date à laquelle les habitant.e.s du village de Fukuda massacrèrent neuf japonais, pris à tort pour des Coréens. À la lisière entre fiction et documentaire, le film explore un pan méconnu de l’histoire du Japon, et nous entraîne dans une réflexion intense sur la xénophobie, autant que sur l’importance du travail de mémoire.
Suivi d'une rencontre avec Mohamed Ghanem, réalisateur et spécialiste du cinéma japonais
UN MOT SUR LE FILM
"Le réalisateur ne s’en cache pas, son film est militant : il réclame un devoir de mémoire, et son travail possède une véritable portée didactique. En conséquence, la production a été difficile à monter, et a nécessité de passer par le financement participatif, ainsi que de surpasser les hésitions des agences à autoriser leur acteurs à s’engager dans une voie si polémique. Fort heureusement, malgré son budget limité, le métrage a su trouver des acteurs à la hauteur de ses ambitions. [...] Tout le film joue sur la présentation de la fabrique du monstre, de la façon dont des personnes banales, malheureuses, vont se laisser happer vers le caractère rassurant de la pensée de meute, pensant naïvement que si l’homme est un loup pour l’homme, la morsure préventive est la solution à privilégier. Les conséquences du silence sont aussi un sujet majeur du film, à quel point devient on soi-même complice lorsqu’on n’a pas parlé quand on l’aurait dû, et cela aurait-il changé quelque chose, in fine ?" - Florent Dichy, EastAsia