
Avant-première
Après Voyages en Italie, Sophie Letourneur continue son décorticage des relations familiales, dans un tourbillon de moments vécus, tour à tour navrants et désopilants. La cinéaste invente un dispositif original, s’inspirant d’enregistrements audio pris durant de véritables vacances, mêlant documentaire et fiction pour raconter quelque chose du quotidien qui est rarement représenté au cinéma, dans ses petits rien qui font son désordre et sa beauté.
Avant-première suivie d'une rencontre avec la réalisatrice, Sophie Letourneur
LE MOT DE LA RÉALISATRICE
« Ce film est un peu la somme de tout ce que j’ai fait avant, c’est dans ce film là que je pousse tous mes dispositifs, dont ce jeu « méta » autour des flash-back et des temporalités que j’ai déjà expérimenté dans Les Coquillettes, Le Marin Masqué,Voyages en Italie... Je pense que c’est mon film le plus complet, le plus frontal dans cette recherche. Ce début sans détour où l’enregistreur rentre dans le cadre dès le premier plan est donc cohérent avec cela.[…] J’aime enregistrer car je trouve trop beau ce qu’il se passe dans la vie. C’est pour prendre une empreinte de cette beauté, et tenter de la reconstituer et de la transmettre, de l’exprimer. J’avais ces bandes-son enregistrées en 2016, et j’ai voulu construire avec elles un kaléidoscope de moments, d’éclats, reliés non pas par une narration classique, mais par des liens plus souterrains. Depuis mes premiers films aux Arts Déco, j’ai toujours fait ça : reconstituer, réagencer des enregistrements. Et j’ai continué à le faire, plus ou moins, dans tous mes films. J’ai l’impression que quand je touche à un rythme réel, j’atteins quelque chose de précieux. » - Sophie Letourneur