Bande-son pour un coup d'Etat : ouverture du Decolonial Film Festival !

Événement
Lundi 12 mai à 19h
Rendez-vous pour cette séance inaugurale du Decolonial Film Festival, avec un documentaire ébouriffant !

En pleine Guerre Froide, les deux blocs se livrent une guerre « culturelle ». Tandis que les États-Unis envoient des jazzmen soutenir la démocratie américaine en Afrique, le premier coup d'État post-colonial africain résonne, avec l’assassinat du premier ministre congolais. Johan Grimonprez enquête sur un pan sombre et éclipsé de l'histoire coloniale, dans un film au rythme aussi effréné que les morceaux qui l'accompagnent.

Ouverture du Decolonial Film Festival

UN MOT SUR LE FILM

« Ca commence en trombe, que le montage alterne images d’archives, lectures et cartons explicatifs à une vitesse effrénée, sans d’abord vraiment se choisir semble-t-il de sujet précis. Or il y a un bien un point de départ au film : c’est en 1961 l’irruption dans la salle où siège le Conseil de Sécurité de l’ONU de deux musiciens afro-américains, la chanteuse Abbey Lincoln et le batteur Max Roach, pour dénoncer l’assassinat du premier ministre congolais Patrick Lumumba quelques jours plus tôt, un assassinat comme la concentration d’enjeux politiques, économiques et culturels, que le film s’applique ensuite à relier dans un long flashback. […] Cette complexité, Johan Grimonprez choisit de l’embrasser pleinement, au lieu de déplier ou de faire de la pédagogie simple. […] Il y a une forme de ludisme et d’humour dans la construction, qui participe de l’efficacité politique du film. Il montre de manière presque burlesque le lien entre la résistance de l’Occident à l’indépendance des anciennes colonies, la montée des tensions entre l’Ouest et l’Est, et la cruauté des grands intérêts industriels et financiers. […] La musique est moins le sujet du film que son rythme, ce n’est pas la bande son du coup d’état mais la bande son POUR un coup d’état, et ça change tout : la musique est active, c’est un processus de cinéma, le rythme omniprésent du free jazz, du blues, du be-bop fonctionnent comme une forme de cinéma, avec des solos, des refrains, des digressions, une folie parfois, pour représenter ce qui paraît désordre à certains mais bien organisé par d’autres. » - Lucile Commeaux, Le Regard Culturel

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