À travers le destin d’une jeune fille, ancienne prostituée et droguée, Ann nous plonge au cœur des contradictions de la société japonaise, entre désir de rédemption et corruption, soulevant le voile qui dissimule les rouages des institutions, avant que le covid ne vienne changer la donne.

Suivi d’une rencontre avec Mohamed Ghanem, réalisateur et spécialiste du cinéma japonais

LE MOT DU RÉALISATEUR

"Tout d’abord, je voulais conserver une trace du désastre du Covid. J’ai personnellement une grande crainte de voir réapparaître ce sentiment de stagnation qui avait alors envahi la société. Je me croyais fort, mais à cette époque, j’ai ressenti une profonde sensation d’être acculé. Comme j’étais freelance, personne du studio ne me contactait, et du jour au lendemain, je me suis retrouvé complètement seul. Je me demandais ce qu’il advenait des parents célibataires qui élevaient leurs enfants et qui, soudainement, devaient faire face à la fermeture des écoles.

Un autre aspect est que j’ai probablement déjà croisé, quelque part en ville, une jeune fille comme Anzu. Je voulais en savoir plus sur ces existences que j’avais inconsciemment choisi d’ignorer. Mais au départ, je ne comprenais pas du tout Anzu. Yumi Kawai, qui l’incarne à l’écran, est plus proche d’Anzu en âge que moi, alors je lui ai demandé : « À ton avis, quel genre de personne est-elle ? » » - Yû Irie, Niewmedia