Izzeldin Abuelaish a beaucoup perdu dans la guerre : des membres de sa famille, son pays, ce qui faisait sa vie. Pourtant, ce médecin, nominé plusieurs fois au Prix Nobel de la Paix, refuse de s’abandonner à la haine et au désespoir. Sa lutte pour la paix est au centre de ce film, qui le suit dans un monde de plus en plus bouleversé.

Suivi d’une rencontre avec le médecin Izzeldin Abuelaish, protagoniste du film

LE MOT DE LA RÉALISATRICE

« Dans Un médecin pour la paix, j’ai voulu raconter une histoire nuancée, axée sur les personnages, qui recoupe également des thèmes plus vastes et plus universels : la lutte actuelle pour les droits des Palestiniens, le cycle de violence omniprésent alimenté par l’éducation à la guerre au Moyen-Orient, et les crises d’identité auxquelles sont confortés les immigrés qui repartent à zéro en terre étrangères. Lorsque les horribles attaques du 7 octobre 2023 se sont produites, le film était presque terminé. Des milliers de personnes ont été tuées et blessées en Israël, et la réponse militaire israélienne qui a suivi à Gaza a fait encore plus de victimes, dont 22 membres de la famille du Dr Abuelaish. Face à cette tragédie inimaginable, je me suis retrouvée à me poser des questions: comment puis-je terminer ce film et le présenter au monde alors que les coeurs sont si brisés, que la division entre nous est si profonde et que tant d’Israéliens et de Palestiniens ont perdu la vie ? J’ai ressenti un immense désespoir et je me suis demandé si le film avait encore un sens. Comment pourrions-nous parler de paix et de réconciliation dans un tel moment? Mais l’essence même du film et de la mission de vie du Dr Abuelaish est que, même dans les moments les plus sombres, nous devons tendre vers la lumière. Bien que nous soyons toujours plongés dans l’obscurité, si le Dr Abuelaish peut continuer à s’accrocher à l’espoir, peut-être pourrions-nous le faire aussi. Le coeur lourd, mais avec de l’espoir. » - Tal Barda