
Projection rencontre
C’est un étonnant projet de vie, et un étonnant projet de film. Mathias Mlekuz, après la mort de son fils Youri, embarque son ami Philippe Rebbot dans une aventure… à bicyclette. L’objectif : aller jusqu’à la mer Noire. Loin des sentiers battus, le film est construit sur la surprise et l’improvisation. Le lien qui unit les deux comédiens leur permet de libérer toutes leurs émotions, que ce soit au cours de mémorables scènes d’engueulade ou de poignants moments de mélancolie.
SUIVI D'UNE RENCONTRE AVEC LE DIRECTEUR DE LA PHOTOGRAPHIE, FLORENT SABATIER
LE MOT DU RÉALISATEUR
« Il n’a jamais été question d’écriture avec Philippe. Nous ne savions pas précisément de quoi nous allions parler. La seule chose que je savais, c’est que l’idée de comédie de ce film pouvait exister par cette seule trame : deux hommes et un chien traversent l’Europe à vélo. L’un est un père endeuillé, l’autre est son ami et cette amitié va être mise à l’épreuve par ce voyage. Je n’avais pas du tout imaginé le film tel qu’il est, je n’avais rien prémédité du résultat final. Cette partie est effectivement purement improvisée. […] Le cinéma, en général, c’est du contrôle : on a un cadre, un décor, un dialogue, une scène, un temps de tournage, une cantine et beaucoup de monde pour s’occuper de tout ça. Alors que là, je n’avais aucun plan de travail. Il y avait une équipe technique composée de cinq personnes, un chef op, un cadreur, un ingénieur son, un assistant mise en scène qui conduisait aussi le camion technique et un régisseur général qui conduisait le camping-car et qui nous faisait à manger le soir au camping. Il y avait trois caméras, six néons pour éclairer au cas où. On ne faisait qu’une seule prise, mais une prise longue. L’intimité se révélait sur la durée. On commençait une discussion et au bout d’un quart d’heure, d’une demi-heure parfois, on oubliait qu’on était filmé, ce qui permettait de saisir des choses rares entre nous. » - Mathias Mlekuz