
Projection rencontre
L’été approche. C’est la saison des au revoir pour un groupe d’amis, internes dans un lycée de Die. Guillaume Brac capture ces moments intenses, où tout bascule. Toujours à bonne distance de ces jeunes gens, qu’il filme avec tendresse, le réalisateur de À l’abordage sait à merveille saisir les liens complexes qui unissent ceux et celles qui se sont adoptés, et qui partagent une intimité qui se passe de mots. Au sein de ce groupe, chacun et chacune apprend à dire aussi ses failles et ses peurs, la crainte de ce qu’on a de noir en nous. Et le résultat est un film aussi mélancolique que solaire.
Suivi d’une rencontre avec le réalisateur, Guillaume Brac
LE MOT DU RÉALISATEUR
« C’était […] un enjeu passionnant de mise en scène, filmer une bande. Un enjeu assez neuf pour moi. Et donc donner à voir leur façon d’être ensemble, de se regarder, de se toucher, de danser, de s’écouter. Leur façon d’occuper l’espace des chambres, des couloirs, ou encore le banc devant le lycée. Nous avons tourné essentiellement des plans fixes, assez larges, qui permettent aux lieux d’exister, et aussi de capter une foule de petits détails, tout en laissant une grande liberté de regard au spectateur, et de mouvement aux protagonistes. Je n’ai pas voulu trop m’approcher d’elles, je crois qu’il y a là une forme de pudeur, qui a sans doute à voir avec leur âge et le mien. Mais qui rejoint aussi ce goût profond que j’ai pour le plan large, en fiction comme en documentaire: filmer des gens dans un lieu, filmer un moment, un petit bloc de vie, plutôt qu’une scène qui aurait quelque chose à dire. Le sens vient après. » - Guillaume Brac