L’une ne va pas sans l’autre. July et September se soutiennent au lycée, jusqu'au jour où l'une d'elle est renvoyée. C’est un récit plein de sensualité, mais aussi de violence. Qu’elles émergent de l’image tournée en pellicule, ou bien de la vitalité de ses deux actrices, Ariane Labed touche autant la trivialité dans son aspect le plus rugueux, que la poésie, dans sa forme la plus métaphysique. Une œuvre toute en dualité, à l’instar de cette sororité tour à tour vitale ou suffocante.

Suivi d'une rencontre avec la réalisatrice, Ariane Labed, et Iris Brey, essayiste féministe et cinéaste, animée par Elvire Duvelle-Charles, et d'une vente de livres

LE MOT DE LA RÉALISATRICE

« À travers le regard de July, ses sensations et ses expériences, nous pénétrons dans son univers orchestré par September, son aînée de dix mois. Quelle est l’origine du manque de confiance en elle de July et de l’autorité parfois sadique de September ? La question reste ouverte, même si le film aborde la question de la différence entre nature et influence du milieu dans lequel on grandit. Mon parti pris est de nous faire entrer dans la tête des personnages pour que leur logique interne se développe sous nos yeux. Le film circule entre un monde qui nous est familier (le lycée, la ville, la maison) et un monde qui invite aux projections et à l’introspection (Settle House, la nature, la mer). Je cherche à explorer la tension qui naît de la familiarité quand nous posons sur elle un autre regard. Ce qui m’intéresse, c’est la frontière entre ce qui semble normal et ce qui paraît surnaturel. C’est aussi lié à mon désir de montrer ce que l’on cache d’ordinaire au cinéma : une serviette hygiénique, le nettoyage des toilettes, le moment où on paie l’addition dans un bar, quand on se demande si on est en train de rêver, quand on pense à autre chose pendant l’amour… » - Ariane Labed