Recommandé à partir de 15 ans

Dans la cité de Schirkoa, les habitant.es vivent tous et toutes sur un pied d'égalité. La raison : les sacs en papier qu'ils et elles portent sur la tête, et qui permet d'éviter toute discrimination. Un point de départ surprenant, pour une dystopie terriblement contemporaine.

Suivi d'une rencontre avec Bich-Quân Tran, productrice et collaboratrice artistique du film

UN MOT SUR LE FILM

« Schirkoa, la cité des fables va d’abord vous permettre de briller en soirée et de coller vos convives sur la question : «Dans quel film trouve-t-on au casting Asia Argento en sirène DJ dans son bain et maman de Gaspar Noé, aux côtés du cinéaste fleuve philippin Lav Diaz en poète suicidaire et de Golshifteh Farahani en prostituée avec un sac en papier numéroté sur la tête ?» Voilà un bref échantillon de l’incongruité du film d’animation de l’Indien Ishan Shukla […], qui part d’un air connu pour proposer une expérience d’arythmie singulière. […] le réalisateur agence les péripéties selon un rythme drôlement zen, à l’encontre du tout-venant de l’animation occidentale ou japonaise qui veut tensions et climax à tout prix. L’animation, qui utilise le moteur de jeu vidéo Unreal Engine par souci de budget, est riche de nombreux détails mais au prix d’une certaine raideur. Celle-ci est finalement en phase avec cet univers étriqué.

Shukla déploie ici un gentil sens de l’absurde nimbé de textures sonores bien choisies (Sun Ra et King Khan figurent sur la BO) ainsi que de digressions philosophiques et religieuses, elles plus cacophoniques, mais qui tranchent avec les dichotomies habituelles à la 1984 ou Brazil (moi contre le système qui me broie). » - Léo Soesanto, Libération