
Ciné thé
Quels sont les êtres qui peuplent le cinéma de Benoît Chieux ? Des enfants évidemment, comme la petite Coralie, passionnée par les escargots, ou le jeune homme de Tigres à la queue leu leu, qu'on accuse d'être trop paresseux et qui se révélera plein de surprises. Et puis, il y a aussi des animaux et des monstres : tigres et escargots, taupe et géant. Dans les forêts comme dans les jardins magiques, on se perd, on tremble, on découvre des univers fascinants qui nous font tout oublier. L'animation fait naître les mondes qui habitent secrètement nos esprits, interrogeant les peurs enfantines et les fantasmes dans un tourbillon d'émotions.
Suivi d'une rencontre avec le réalisateur, Benoît Chieux
UN MOT SUR LE COURT MÉTRAGE LE JARDIN DE MINUIT
« Figure clé du cinéma animé français, Benoît Chieux livre avec Le jardin de minuit une nouvelle pépite. Une excellence dans l’alchimie entre fond et forme, qui lui a valu une seconde nomination au César du meilleur court métrage d’animation en février 2018, deux ans après la première pour Tigres à la queue leu leu. Une même fluidité dans le récit. Un même glissement vers la poésie. Une même exploration de l’imaginaire. Avec une inventivité rare, précise, méticuleuse, le cinéaste réinvente des mythes et crée sa propre vision. L’Éden légendaire croise Le jardin des délices de Jérôme Bosch et La planète sauvage de René Laloux. Le couple amoureux au centre de l’intrigue défie les lois de la rationalité, mais se confronte à celles de la pesanteur. […] Comme dans Patate et le jardin potager et Tigres à la queue leu leu, Chieux filme des êtres qui sortent de leur périmètre de sécurité, pour viser l’inconnu. Rien de mieux que le dépassement des limites pour y engouffrer la fiction. Le danger plane. Mais le bon sens et les bonnes étoiles sont là. […] Benoît Chieux excelle à composer des intrigues simples et limpides, pour mieux bâtir autour son univers riche et coloré. Il reste un éternel rêveur, qui injecte sa créativité dans son kaléidoscope, et invite dans un dédale au charme dingue. Un envoûtement né aussi des variations sonores qui caressent l’oreille, de nuances cristallines en suites ludiques. Les dix minutes écoulées, on semble véritablement avoir rêvé, décollé du quotidien. Il fait bon aller voir du côté des mondes parallèles » - Olivier Pélisson, Bref cinéma