Cinq films courts qui explorent des images du passé ou rendent compte de notre monde contemporain : femmes « criminelles » de la Seconde Guerre mondiale, bandes d'hommes qui tentent de cheminer « vers la tendresse », trajectoire d'une tomate, jeux d'enfants dans la butte Montmartre ou encore, avec Passage du col, un hommage au film féministe des années 1970, dont la fantaisie rappelle bien ce cinéma militant !

Suivi d’une rencontre avec Marie Bottois, réalisatrice du film Le Passage du col, animée par le Comité étudiant pour la sélection des films courts du Festival Best of doc

LE MOT DU FESTIVAL

« Toi, c’est celui derrière la caméra. Toi, c’est celle à l’image, celui qui agit, celle qu’on observe. C’est l’autre, cet autre séparé de moi par l’écran d’une télévision ou celui d’un cinéma. Toi, tu es différent. Tu n’es pas Moi. Tu n’as pas la même vie, la même date de naissance, le même chez toi, ni la même chose dans ton assiette.

Moi, je suis celle qui te regarde. L’œil derrière la caméra, la spectatrice curieuse, le voyeur derrière la persienne. Pourtant, tu m’as invité·e. Tu m’as donné rendez-vous dans cette salle obscure. Tu m’as offert l’accès à ton quotidien, à ton histoire, le temps que la bobine tourne.

Nous ne sommes pas pareil·les. Et pourtant, séparé·es par un écran ou réunis dans une salle de cinéma, Nous partageons plus que ce que nous imaginons. Des émotions, d’abord : la joie, la tristesse, la honte, la colère, l’euphorie. Des expériences, aussi : des peines, des amours, des jeux d’enfants, la voix d’une grand-mère ou un rendez-vous chez la gynéco.

Le documentaire a ce pouvoir unique, cette richesse infinie, de toucher en plein cœur, qu’il nous emmène à l’autre bout du monde ou nous transporte à travers le temps. À travers 130 ans de cinéma documentaire, nous avons sélectionné six courts-métrages aussi différents qu’un coq et un âne. À une exception près : ils parlent de Toi. Ils parlent de Moi. Ils parlent de Nous. »

Théo Bonnin - membre du comité de sélection étudiant