Take Shelter : quand surgit l'apocalypse

Événement

Projection rencontre

Vendredi 31 janvier à 20h30
Dans le cadre du cycle Mémoire du futur climatique

Curtis fait d’affreux rêves. Il imagine sa vie de famille bouleversée par l’arrivée d’une tempête. Petit à petit, ses projections le grignotent. Il devient à son tour un danger pour sa famille…

Grande œuvre à (re)découvrir, Take Shelter prend place dans des terres étasuniennes au début des années 2010, touchées à la fois par la crise financière et par l’ouragan Katrina. Jeff Nichols propose de partager la paranoïa de Curtis, à travers un film d’une immense richesse formelle, nous amenant par-là même à interroger notre propre rapport à la catastrophe climatique.

Suivi d'un échange avec Valentin Giron, projectionniste du Luxy et auteur d'un mémoire sur l'éco-anxiété dans le cinéma américain

UN MOT SUR LE FILM

« Take shelter parle d'une Amérique fragilisée, hantée par sa ruine. Le film fait se répondre les angoisses du héros et toutes sortes de périls extérieurs, du dérèglement climatique à la crise économique.

Tout se passe comme si la peur de perdre quelque chose créait les conditions d'une perte plus grande. Exemple, la surdité de la fille du couple requiert une opération et une mutuelle. Mais combien de temps le père, de plus en plus atteint, pourra-t-il garder son travail ? Le foyer américain de base n'est plus qu'un fétu de paille. Michael Shannon et Jessica Chastain en sont les représentants blêmes et bouleversants, la terreur fichée dans le regard. Mais quand le film confronte ses personnages à une tempête bien réelle, rien ne se passe comme prévu, et un nouveau gouffre s'ouvre. Dans Les Moissons du ciel (Terrence Malick) ou Magnolia (Paul Thomas Anderson), l'apocalypse venait surprendre et punir des êtres ou une civilisation se sachant coupables. Avec Take shelter et son dénouement vertigineux, on entre dans une ère nouvelle : la fin du monde est autant redoutée que désirée par une humanité qui n'a pas grand-chose à se reprocher, sinon d'avoir perdu toute confiance en elle-même. » - Louis Guichard, Télérama

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