Film inclassable, entre documentaire animalier, poème et philosophie...

Nous suivons cet hippopotame capturé en Namibie puis déplacé en Colombie selon les vœux de Pablo Escobar. Pepe n’a pas sa place sur le continent américain, son espèce n’est pas née ici. Il est un des premiers de sa longue génération, et nous conte son histoire, mais surtout ses doutes, car Pepe est un observateur de note société capitaliste et colonialiste. Le film est une ode à la nature avec des plans magnifiques du soleil caressant la Namibie aux cours d’eau de la forêt amazonienne sur lesquels vogue notre mélancolie.

LE MOT DU RÉALISATEUR

"Le récit de la vie et de la mort de Pepe est très simple : c’est l’histoire d’un être arraché à sa terre originel, l’Afrique, pour être amené ailleurs, sans jamais comprendre où il est transporté, sans jamais comprendre où il se trouve. C’est le lot commun de nombreux animaux, mais aussi d’êtres humains : déracinés pour être ramenés contre leur gré dans des territoires inconnus. Cette histoire tragique et inexorable est celle de mon continent et de mon peuple. Celle de la colonisation. La voix Pepe porte celle des victimes de cette dernière. Je fais revivre Pepe et entendre la voix de son fantôme. Une voix qui nous rappelle une histoire faite d'autres histoires, graves, ludiques, vraies, fausses ; une histoire assurément faite de combats entre mâles, de dictatures et de terreur ; faite aussi d'êtres qui sont morts, comme Pepe, sans jamais savoir où ils étaient vraiment." -