Le ciné thé, c'est une projection suivie d'un échange autour d'une tasse de thé, d'un café, voire d'un gâteau. Car la place est offerte au pâtissier ou à la pâtissière qui apporte son gâteau maison !
On débute avec ce plan séquence incroyable sur les mains délicates de Danielle Darrieux qui, en dette, ne sait que vendre parmi tous ses apparats. La coquette finira-t-elle par se brûler les ailes ?
Ce film aux allures de comédie légère cache une tragédie, suivant le déplacement incessant de boucles d’oreille. Ophuls propose une mise en scène d’une fluidité sans pareille.
UN MOT SUR LE FILM
"Des boucles d'oreilles en forme de coeur passent de main en main. Et un autre coeur, celui de Madame de…, se brise devant un sentiment inconnu qui a envahi, soudain, sa vie futile et vaine. D'une certaine façon, la mise en scène sublime de Max Ophüls est une métaphore du cinéma, ce mensonge qui révèle la vérité, pour paraphraser la formule de Cocteau. Des mouvements de caméra d'une élégance et d'une précision extraordinaires semblent constamment entourer les personnages dans leur sinueux parcours vers la lucidité et, donc, vers la mort.
À Danielle Darrieux, Ophüls avait demandé d'incarner le vide. De façon que le spectateur soit profondément ému par son apparente inexistence. Elle réussit ce pari au-delà de toute espérance. Quand on la voit dans une église, la première fois, Madame de… n'est qu'une adorable mondaine, une coquette infernale. À la fin, c'est le visage d'une madone que filme Ophüls. Loin des rondes inutiles et du plaisir éphémère. Un visage que le réalisateur et la comédienne ont rendu inoubliable". - Pierre Murat, Télérama