Mila a 13 ans. Élevée dans une Colombie catholique, la toute jeune fille ressent de profonds changements dans son être. Des changements qui auraient peut-être à voir avec cette éclipse de lune qui terrorise les habitant.es.

L’originalité du film est d’utiliser la métaphore de la métamorphose / puberté pour décrire autant le déchirement intime d’une jeune fille, entre appel du sauvage et peur du diable, qu’une société rétrograde qui cherche à la maintenir dans l’ignorance de sa nature propre.

Ciné thé version ACID !
Séance suivie d'un échange avec la réalisatrice, Camila Beltrán et un.e cinéaste de l'ACID

LE MOT DE LA RÉALISATRICE

« Le film vient de mes souvenirs d’enfant, alors que j’étais adolescente à Bogota, et de ce jour particulier où l’on a annoncé une prophétie : tout à coup, les gens ont réellement cru que le Diable allait venir ! Partout, on ne parlait que de cela. Le point de départ de Mi Bestia vient de ce croisement entre l’adolescence d’une jeune fille et l’attente de cette prophétie. […] Quand on filme le point de vue d’un enfant ou d’une adolescente, il me semble naturel de ne presque jamais voir les adultes en entier. Dans le film, ils sont toujours vus de manière fragmentée. Ici, tout se mélange pour elle : la télévision, les dialogues, les endroits où elle se promène, la boue, le sang… Cela constitue son monde sensoriel et organique. Je voulais vraiment échapper à un regard neutre sur elle. » - Camila Beltrán