En partenariat avec le Crédac et le Centre Georges Pompidou
Dans le cadre de l’exposition collective Correspondances. Lire Angela Davis, Audre Lorde, Toni Morrison présentée au Crédac et en prélude de l'exposition "Paris Noir" et de la rétrospective Sarah Maldoror au Centre Pompidou (du jeudi 3 au lundi 7 avril 2025)
Annouchka de Andrade, ancienne directrice artistique du Festival international du film d’Amiens et fille de la cinéaste guadeloupéenne Sarah Maldoror (1929-2020), propose une programmation de films de cette dernière
Quelle joie de redécouvrir le cinéma, encore trop méconnu, de Sarah Maldoror, grande réalisatrice militante qui a su raconter les luttes décoloniales et révolutionnaires comme personne d'autre ! Alors que le Centre Pompidou met à l'honneur les artistes noir.es qui ont vécu en France entre 1940 et 2000 et que le Crédac organise une exposition autour des autrices Angela Davies, Audre Lorde et Toni Morrison, comment résister à ces trois courts métrages de Sarah Maldoror, centrés sur le thème du carnaval ?
Programme de trois courts métrages :
- Louis Aragon, un masque à Paris (1978, 19 min)
- Léon-Gontran Damas (1994, 25 min)
- Cap-Vert, un carnaval dans le Sahel (1979, 25 min).
Suivi d'une rencontre avec Elvan Zabunyan, co-commissaire de l'exposition « Correspondances... », Claire Le Restif, directrice du Crédac, et Annouchka de Andrade, en charge de l'exposition « Paris noir »
LE MOT DE LA RÉALISATRICE
« Le contexte historique de mes débuts exigeait un cinéma militant qui aujourd'hui me reste collé à la peau : j'ai, comme tout le monde, beaucoup de difficultés à travailler. Révolutionnaire et féministe : une image aujourd'hui négative que je suis obligée de gommer parfois pour arriver à faire des films. Le fait d'avoir fait Sambizanga (1972) et d'avoir été dans les maquis fait croire encore aujourd'hui que j'ai trois bombes dans les poches... […] Les Noirs américains peuvent apprendre leur métier car ils sont partout et peuvent maintenant avoir les principaux rôles. En France, on est encore condamnés à une certaine marginalité. Ni les Français, ni les réalisateurs, ni la télévision ne sont prêts à s'ouvrir à l'Autre alors que c'est la seule chose qui compte aujourd'hui parce qu'on ne s'en sortira pas autrement. » - Sarah Maldoror